Revue de presse du 3 juin 2019
La presse de Kinshasa de ce lundi traite essentiellement des hommages de la Nation congolaise à Etienne Tshisekedi inhumé samedi 1er juin à Nsele.
Du jeudi 30 mai au samedi 1er juin, l’aiguille de l’appareil d’État congolais s’est, en quelque sorte arrêtée. Au profit de l’organisation des obsèques officielles de l’ancien Premier ministre Étienne Tshisekedi, rapporte Forum des As.
Les trois jours de funérailles ont immobilisé l’attention nationale, en hommage à une grande figure de la classe politique congolaise, opposant historique depuis le Zaïre de Mobutu, indique le journal.
Au regard des urgences qui s’amoncellent et du calendrier parlementaire, la coalition CACH-FCC est appelée à vite conclure les tractations en vue de la formation de l’équipe Ilunga, affirme le quotidien.
La formation du gouvernement devrait être la priorité des priorités fait remarquer pour sa part Cas-Info.ca pour qui la politique doit reprendre ses droits après les obsèques.
Au pouvoir depuis presque cinq mois, Félix Tshisekedi n’a, en effet, toujours pas de gouvernement, rappelle le site web qui indique aussi que les discussions se poursuivent entre le FCC et la coalition, Cap pour le Changement, en vue de la formation de l’équipe de ce tant attendu gouvernement.
Cap pour le Changement et le Front commun pour le Congo sont avancés dans les discussions pour la formation du gouvernement Ilunga Ilunkamba dont la composition peut être dévoilée dans une semaine, annonce Actualite.cd qui reprend les propos du porte-parole du chef de l’Etat, Kasongo Mwema.
Une mobilisation nationale et internationale
Concernant les funérailles d’Etienne Tshisekedi, Le Phare parle des adieux émouvants.
Au stade des Martyrs comme sur les voies publiques, les funérailles d’Etienne Tshisekedi, bien que placées sous le signe d’une fête populaire, étaient aussi des moments d’intenses émotions, de larmes, de cris de douleurs, de profonde méditation, indique le tabloïd.
L’opposant historique a été inhumé, comme lors de la levée du corps à l’hôpital du Cinquantenaire, dans l’intimité familiale, hors micros et caméras, au mausolée aménagé dans la concession familiale, à l’Est de Kinshasa, dans la commune de la Nsele.
Plus de 100 000 personnes notamment des officiels, corps constitués, autorités civiles et militaires ainsi que des centaines de milliers des Kinois ont assisté au stade des Martyrs de Kinshasa, à la cérémonie d’hommages officiels à l’ancien Premier ministre, Étienne Tshisekedi wa Mulumba, rapporte l’Agence congolaise de presse.
Interpellation de la classe politique
Au cours de la messe d’action de grâce célébrée en mémoire d’Etienne Tshisekedi, Mgr Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa a déclaré que l’accord de la Saint Sylvestre -signé en décembre 2016 pour mettre fin à la crise politique-, peut être considéré comme l’héritage que nous a légué Étienne Tshisekedi, note 7sur7.cd.
Il a aussi, au cours de la même homélie, invité le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi à parachever l’idéal de feu Étienne Tshisekedi pour le bien-être du peuple, indique 4pouvoir.cd.
« Il vous revient désormais de parachever l’idéal sociopolitique de votre père pour conduire le peuple Congolais vers la terre promise » a indiqué Fridolin Ambongo, rappelle le site web.
Au terme d’une ordonnance présidentielle signée le vendredi 31 mai 2019, renseigne Africanewsrdc.net, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, Premier ministre honoraire de la RD-Congo, a été élevé, à titre posthume, au rang du Grand Coordon dans l’ordre national des Héros nationaux Kabila-Lumumba.
C’est le grade le plus élevé de cet ordre national, explique le site web qui note qu’Etienne Tshisekedi n’a pas été déclaré héros national, mais tout laisse à croire que cette élévation au rang du Grand Cordon est un signe précurseur à sa proclamation au rang de héros national, conclut le portail.
Pour La Prospérité, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a gagné son pari d’offrir des obsèques dignes à son défunt père. Mais le journal félicite principalement le comité d’organisation « piloté par Lucien Lundula qui, en un temps record, soit deux semaines de préparation, est allé au-delà des espérances, en offrant un instant magique qui restera estampillé dans la mémoire collective ».
Des couacs et frustrations
Dans le même registre, certains journaux reviennent sur des tensions politiques qui n’ont pas été apaisées malgré les funérailles d’Etienne Tshisekedi.
Plus qu’un deuil, les funérailles d’Etienne Tshisekedi ont été l’occasion pour le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, de consolider non seulement son pouvoir, mais aussi d’exprimer la nouvelle politique d’ouverture de la RDC, analyse Le Potentiel. Cinq chefs d’Etat ont fait le déplacement de Kinshasa pour communier avec le peuple congolais, rappelle le quotidien.
Seul bémol, les funérailles d’Etienne Tshisekedi n’ont pas réussi à panser les plaies des élections de décembre 2018. Si la RDC a gagné en diplomatie, il faut cependant reconnaître que la réconciliation n’a pas été au rendez-vous, juge le tabloïd.
Plusieurs personnalités et organisations n’ont pas pris part aux obsèques d’Etienne Tshisekedi, a remarqué Actualite.cd, qui cite l’ancien président Joseph Kabila, l’opposant Martin Fayulu qui conteste la légitimité de Félix Tshisekedi, le leader de la coalition Lamuka Moïse Katumbi et les membres de l’Église du Christ au Congo (ECC).
Dans l’entourage de Moïse Katumbi, très lié à Etienne Tshisekedi avec qui ils ont créé en 2016 à Bruxelles le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, rapporte Le Potentiel, on explique l’absence du leader de Lamuka à ces funérailles pour des « contraintes sécuritaires », sans donner des détails.