La haute Cour militaire siégeant en foraine au degré d’appel en matière répressive sur l’affaire qui opposait la société d’exploitation forestière SIFORCO aux victimes de la localité Yalisika a condamné en appel 5 accusés à des peines allant de 5 à 6 ans. Elle les condamne pour crime contre l’humanité et à 6 ans pour tortures.
La même cour condamne également les accusés avec l’Etat congolais civilement responsable au paiement de 50 000 USD à chacune des victimes de ces forfaits.
L’arrêt de la haute cour militaire a revu à la hausse les condamnations infligées au premier degré aux 5 prévenus parmi lesquels des officiers supérieurs et sous-officiers de la PNC et des FARDC, soit 3 ans de prison.
La société d’exploitation forestière qui était aussi poursuivie dans ce dossier comme principale responsable de ces exactions est acquittée par cet arrêt de la haute cour militaire.
Les faits remontent au 2 mai 2011 au village Bosanga, groupement Yalisika, dans le territoire de Bumba. Maurice Ambena, chef du groupement de Yalisika, indiquait que SIFORCO s’était engagée à construire une école et un centre de santé au bénéfice de la population locale. Mais, cette entreprise n’avait réalisé aucun de ces projets. La population avait manifesté son désaccord et avait saisi les biens de cette entreprise et empêché l’accès des travailleurs de SIFORCO dans le domaine d’exploitation.
SIFORCO avait fait appel aux militaires et policiers. Ces membres des forces de l’ordre auraient violemment réprimé la manifestation des habitants de Yalisika qui réclamaient à la SIFORCO le respect de ses engagements pour le développement de cette localité située dans le territoire de Bumba. Un habitant avait succombé de suite de ses blessures, des femmes auraient été violées et des maisons incendiées.
Quatre militaires et deux policiers accusés d’avoir usé de violence contre la population de Yalisika, en Equateur, étaient en détention à Mandaka.
Les victimes, soutenues par des ONG de conservation de la nature et des droits de l’homme, accusent SIFORCO d’être la principale responsable de ces exactions.
Mais la société a toujours nié. Les avocats de SIFORCO ont soutenu que la société avait déjà conclu un accord transactionnel de réparation avec les victimes.