Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a documenté 491 violations des droits de l’homme en RDC, un chiffre stable par rapport au mois de février 2019 (495 violations), indique un communiqué publié ce lundi 29 avril.
Sur l’ensemble du territoire, les agents de l’Etat sont responsables de 61% des violations documentées, dont les exécutions extrajudiciaires de 37 personnes, parmi lesquelles au moins 13 femmes, tandis que 39% ont été perpétrées par les combattants des groupes armés, dont les exécutions sommaires de 53 civils, dont au moins 11 femmes et deux enfants.
Globalement, indique le rapport, les agents de l’Etat ont commis plus de violations en mars (301 violations) que le mois précédent (260 en février 2019), tandis que les groupes armés en ont commis moins (190 atteintes en mars).
Près de 79% des violations et atteintes ont été commises dans les provinces affectées par les conflits armés (389 violations), entraînant la mort d’au moins 69 civils, dont 16 femmes.
Les forces de l’ordre indexées
Parmi toutes les parties au conflit, les principaux auteurs dans ces provinces sont les militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) (32%), tandis que parmi les groupes armés, ce sont les combattants des divers groupes Maï-Maï qui sont responsables du plus grand nombre d’atteintes aux droits de l’homme documentées (10%).
Le nombre de victimes de violences sexuelles liées au conflit a connu une légère diminution par rapport au mois précédent (50 femmes adultes et sept filles).
En mars 2019, le BCNUDH a documenté 44 violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales en lien avec l’espace démocratique sur l’ensemble du territoire, soit une baisse par 2 rapport au mois précédent (62 violations).
Les principaux auteurs de ces violations demeurent les agents de la PNC (21 violations), suivis des militaires des FARDC (11 violations).
Justice rendue
Les membres d’organisations de la société civile, y compris des défenseurs des droits de l’homme, continuent d’être visés, fait remarquer le BCNUDH qui a continué d’appuyer les juridictions militaires et civiles dans le cadre de la lutte contre l’impunité.
Le rapport note qu’au moins 11 militaires des FARDC et 75 agents de la PNC ont été condamnés pour des violations des droits de l’homme sur l’ensemble du territoire de la RDC.
Le BCNUDH a aussi organisé au moins 39 activités de renforcement des capacités des acteurs étatiques et non-étatiques sur les droits de l’homme, parfois conjointement avec d’autres sections de la MONUSCO et des partenaires externes. Au total, 4.424 personnes, dont près de 36% de femmes, ont participé à ces activités.
Dans le cadre de son programme de protection, le BCNUDH a traité, sur l’ensemble du territoire de la RDC, 17 cas de menaces et violations des droits de l’homme à l’encontre de 31 personnes, parmi lesquelles 27 défenseurs des droits de l’homme et quatre journalistes.