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Deux ans après «les tueries» de Nganza, le bâtonnier du Kasaï-Central réclame que les responsabilités soient établies

Me Dominique Kambala affirme qu’au cours de ces trois jours, les forces de sécurité qui réprimaient la milice Kamuina Nsapu se sont rendues coupables de graves exactions contre la population civile.

«On a fait recours à des forces de défense et de sécurité qui ont opéré à la Nganza du 28 au 30 [mars]. Il y a eu des exactions. Il y a eu des tueries. Il y a eu des violations des droits de l’homme, violations du droit international humanitaire. Des enfants ont été tués en plein sommeil», explique le bâtonnier.

«Il me semble que deux ans après, ajoute l’avocat, il n’y a aucun signal d’une procédure judiciaire déclenchée ou d’un procès diligenté pour que les auteurs répondent de leurs responsabilités et que les victimes puissent être remises dans leur droit en termes de préjudice subi.»

Me Dominique Kambala souhaite qu’au niveau de la justice militaire «les lignes bougent».

Au sujet de la responsabilité des personnes impliquées dans ces exactions, le bâtonnier affirme qu’à défaut de retrouver les soldats qui ont pris part à cette opération, «on peut engager la responsabilité pénale du supérieur hiérarchique».

Au plus fort de la milice Kamuina Nsapu, les forces armées ont lancé une opération pour réprimer cette insurrection dans la commune de la Nganza- bastion présumé du mouvement. Des organisations des droits de l’homme estiment que cette opération a fait de nombreuses victimes notamment des civils.

Dans son rapport remis au conseil des droits de l’homme l’année passée, l’équipe d’experts internationaux sur la situation au Kasaï avait fait savoir qu’au cours de cette opération, «les forces de défense et de sécurité sont entrées dans les maisons des habitants de la commune de Nganza, et ont tiré indistinctement sur des hommes, des femmes et des enfants de tout âge en raison de leur sympathie supposée avec le mouvement Kamuina Nsapu».

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