Plus de deux mille personnes venues de quelques villages du territoire de Mambassa dans la province de l’Ituri et de la périphérie du territoire de Bafwasende en province de la Tshopo se sont réfugiés dans la localité de Bigbolo. Bigbolo se trouve dans le territoire de Bafwasende situé à 262 km à l’Est de Kisangani. Ces déplacés fuient l’opération de traque que l’armée loyaliste a lancée contre les miliciens Maï-Maï de feu rebelle Manu.
Les nouveaux arrivants qui ont abandonné leurs maisons sont éparpillés dans plusieurs villages de Bigbolo. On les retrouve notamment à Badumbise, Balika et Bafakimbala. Certains d’entre eux vivent dans des familles d’accueil. D’autres par contre passent la nuit à la belle Etoile.
Josée Mateleka Feza, l’administratrice du territoire intérimaire de Bafwasende, qui revient d’une mission d’itinérance à Bigbolo, affirme que le nombre de ces déplacés ne fait qu’augmenter. Ces derniers manquent de tout. Ils n’ont ni eau potable, ni nourriture ni médicaments depuis février dernier. De plus, nombre d’entre eux souffrent des maladies comme la malaria, la diarrhée sanguinolente, la typhoïde, la rougeole. Des morts seraient déjà signalés parmi eux. Les femmes enceintes, elles, accouchent dans la forêt sans une assistance adéquate.
Outre ces difficultés, poursuit Mme Mateleka, certains déplacés sont à tort ou raison assimilés aux miliciens Maï-Maï, subissant de ce fait des mauvais traitements de la part des militaires FARDC. Elle affirme avoir transmis ces informations à ses supérieurs hiérarchiques et invite les humanitaires à voler au secours de ces sinistrés. Le gouverneur de province de la Tshopo et le Général Yav de la 31ième Brigade des FARDC n’étaient pas immédiatement disponibles pour commenter cette situation.