La République démocratique du Congo (RDC), qui est confrontée à l’une des crises humanitaires les plus importantes et les plus complexes au monde, a besoin d’un soutien financier rapide et durable pour venir en aide aux personnes vulnérables, ont déclaré jeudi la Directrice exécutive de l’UNICEF, Henrietta Fore et le chef de l’humanitaire de l’ONU, Mark Lowcock.
« La transition politique relativement pacifique en République démocratique du Congo est une opportunité que nous devons saisir. Nous pouvons répondre à la crise humanitaire massive et prolongée. Mais il est urgent que les bailleurs de fonds fournissent un financement supplémentaire généreux alors que les besoins continuent de dépasser les ressources », a dit dans un communiqué de presse conjoint M. Lowcock, qui est le Coordonnateur des secours d’urgence des Nations Unies.
Mme Fore et M. Lowcock viennent d’effectuer cette semaine une visite en RDC pour évaluer les besoins humanitaires.
Alors que la RDC a fait des progrès ces dernières années dans certaines régions, notamment en réduisant le nombre d’enfants décédés avant l’âge de 5 ans et en scolarisant de plus en plus d’enfants, la situation humanitaire globale reste alarmante. Le nombre de personnes confrontées à la faim est passé de 7,7 millions en 2017 à 13 millions l’an dernier. Au moins 4 millions d’enfants souffrent de malnutrition. Le choléra, la rougeole et Ebola continuent de faire de nombreuses victimes.
Lutter contre la malnutrition
« La malnutrition aiguë sévère devrait toucher 1,4 million d’enfants de moins de cinq ans cette année et les exposer à un risque de décès imminent », a déclaré Mme Fore. « Dans les régions du pays touchées par un conflit, des enfants et des jeunes ont été recrutés en tant que combattants, agressés sexuellement et privés de services d’éducation, de santé et de protection. Ensemble, la communauté internationale et le nouveau gouvernement peuvent – et devraient – faire mieux pour les enfants ».
À Kinshasa, les deux dirigeants onusiens ont rencontré le Président congolais Félix Tshisekedi, à qui ils ont exprimé la solidarité de l’ONU avec le peuple congolais. Ils ont également rencontré le ministre de la Santé, Oly Ilunga, pour discuter de l’épidémie d’Ebola et d’autres maladies telles que la rougeole, le choléra et la poliomyélite qui affectent le pays.
À Goma, dans la province du Nord-Kivu, à l’est du pays, Mme Fore et M. Lowcock se sont rendus dans un centre fournissant des soins et une assistance aux femmes, y compris aux victimes de violences sexuelles et sexistes. Ils ont rencontré des victimes de viol bénéficiant d’une assistance médicale, psychosociale et juridique, avec le soutien de l’UNICEF et de ses partenaires.
À Bunia, dans la province de l’Ituri, ils ont visité un site pour personnes déplacées. La cheffe de l’UNICEF s’est également rendue à Beni et à Butembo, où elle a visité des installations de traitement du virus Ebola.
Les deux responsables ont convenu qu’une élimination réussie de l’épidémie d’Ebola actuelle nécessitait avant tout un engagement accru et efficace de la population. « Ce n’est que si les populations locales sont pleinement impliquées et consultées que l’épidémie pourra être vaincue », a déclaré M. Lowcock. « Cela signifie les impliquer activement dans la réponse, tout en essayant de mieux répondre à leurs besoins plus larges, sur la base des priorités exprimées par les populations locales. L’insécurité et les activités des groupes armés constituent un problème réel, mais il faut avant tout écouter et travailler avec les populations locales ».
Le plan d’intervention humanitaire de 2019 pour la RDC nécessite 1,65 milliard dollars pour fournir une assistance à 9 millions de personnes.
Avec ONU Info.