Ignace Gata Mavita, ambassadeur de la RDC à l’ONU a appelé le Conseil de sécurité à privilégier, dans la nouvelle résolution prorogeant le mandat de la MONUSCO, le changement des stratégies dans la lutte contre les groupes armés qui écument la partie orientale de la RDC, notamment les AADF. Il a fait cette déclaration lundi 18 mars lors de son intervention devant le Conseil de sécurité de l’ONU.
« Comme nous I’avions déjà évoqué devant votre Conseil, le mode opératoire de cette force négative, dont pourtant les bastions avaient déjà été démantelés, doit amener les FARDC et la MONUSCO à revoir leurs stratégies et à conjuguer leurs efforts pour la neutraliser et sécuriser d’une manière durable les populations de cette partie du pays en vue de mettre un terme aux souffrances qu’elles endurent depuis de longues années », a recommandé Ignace Gata.
Il fait remarquer que le gouvernement reste déterminé à poursuivre les efforts déjà engagés dans le cadre de cette lutte. C’est la raison pour laquelle, explique M. Gata, les effectifs militaires de cinq Régiments sur les 12, en activité dans le secteur opérationnel Sokola 1 dans la Région de Beni, ont été renforcés par 2500 hommes et un équipement approprié.
Redimensionner qualitativement
La RDC sollicite auprès de la Communauté internationale de soutenir le processus de désarmement volontaire pour que les combattants, qui se rendent en déposant les armes, puissent bénéficier de I’encadrement nécessaire dont ils ont besoin pour leur réinsertion sociale.
« A la lumière des lignes directrices tracées par le Chef de I’Etat, mon gouvernement sollicite auprès du Conseil de sécurité de prendre en compte, dans la résolution qu’il va adopter dans quelques jours, les propositions suivantes :
- renouveler le mandat de la MONUSCO pour une période d’une année, soit jusqu’en mars 2020 ;
- redimensionner qualitativement les troupes qui doivent être aguerries et dont le nombre devrait être réduit. Pour mon Gouvernement, cette réduction ne doit pas concerner la Brigade d’intervention rapide », indique Ignace Gata.
Il recommande aussi au Conseil de sécurité de « doter les troupes en moyens et en équipements appropriés de manière à renforcer leurs capacités opérationnelles pour combattre les menaces asymétriques sur le terrain ».
La priorité dans cette dotation devrait être accordée, selon M. Gata, à la Brigade d’intervention rapide.
« Dans ce contexte, le déploiement des troupes devrait prendre en compte les zones dans lesquelles la menace est avérée et où la Mission peut encore jouer un rôle. Un désengagement devrait donc être envisagé dans les zones ou la menace n’est plus attestée », note ambassadeur de la RDC à l’ONU.