La Commission électorale nationale indépendante a décidé, malgré la demande du report du Procureur général près la Cour de Cassation de reporter les élections des Sénateurs et gouverneurs à cause des soupçons de corruption, d’organiser ces élections aux dates prévues. Le rapporteur de la CENI, Jean-Pierre Kalamba indique que cette décision vise à respecter les prescrits de la constitution et de la loi électorale.
« La CENI, qui apprécie toujours la collaboration avec les cours et tribunaux, se trouve dans l’obligation de maintenir son calendrier qui est une décision d’une institution indépendante. La CENI avait fixé un calendrier qui tient compte de la loi électorale et de la constitution qui veut que quatre jours après l’installation des bureaux définitifs des assemblées provinciales, qu’on puisse organiser les élections législatives, tient à ce qu’à partir du 15, qu’il y ait des élections pour des raisons constitutionnelles », a expliqué Jean-Pierre Kalamba. Vous pouvez l’écouter ici :
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« Avant toute décision de culpabilité rendue par un juge, tous les députés provinciaux sont présumés innocents. Par conséquent, il n’y a pas lieu de leur priver l’exercice de leurs prérogatives. En outre, la CENI est une institution indépendante qui n’a pas à subir des injonctions d’un procureur général, avant toute décision de justice. La CENI confirme donc la tenue des élections, conformément à son calendrier électoral, 15 mars pour l’élection des sénateurs et 26 mars pour l’élection des Gouverneurs et vice-gouverneurs », ajoute la Cellule de communication de la CENI
Des soupçons de corruption
Dans une correspondance datée du 09 mars, Flory Kabange Numbi, Procureur général près la Cour de Cassation a demandé au président de la Commission Électorale Nationale Indépendante de reporter les élections de sénateurs et gouverneurs à cause des allégations de corruption.
Flory Kabange Numbi affirme, dans cette lettre, que ce report lui permettra de réunir des éléments probants de ces soupçons de corruption. Il a instruit le commissaire général de la police nationale congolaise en charge de la police judiciaire de mener des investigations urgentes à cet effet. Il a aussi instruit procureur général près la cour d’appel de Matadi à la suite des dénonciations d’un candidat à l’élection sénatoriale.
Flory Kabange estime qu’organiser les élections dans des telles conditions, ouvrirait grandement la voie à des contestations et violences meurtrières.
Les élections de sénateurs sont prévues pour le 15 mars, celles des gouverneurs et vice-gouverneurs le 27 mars pour 24 provinces.