Revue de presse du mardi 5 mars
Les journaux parus mardi à Kinshasa commentent abondamment la décision du Conseil d’Etat sur la situation des ministres élus députés.
Après avoir confirmé la situation de cumul de fonctions et de mandats dans laquelle se trouvent une trentaine de membres du gouvernement, le Conseil d’Etat vient de les sommer de faire leurs valises sans délai, informe Le Phare, parlant ainsi de la fin du « feuilleton judiciaire dans lequel l’ancien vice-premier ministre et ministre des Transports et Voies de Communications, José Makila, agissant comme Premier ministre intérimaire, voulait entraîner le Bureau provisoire de l’Assemblée nationale. »
De ce fait, poursuit le journal, après la défaite judiciaire de l’auteur de leur requête commune, certains ministres frappés par les incompatibilités consignées aux articles 77 et 78 de la Loi électorale ont rendu leurs tabliers lundi ; tandis que d’autres vont le faire incessamment.
« Frappés d’incompatibilité, des ministres élus députés nationaux déboutés par le Conseil d’Etat », rapporte aussi Le Potentiel. D’après le quotidien, le Conseil d’Etat note qu’« à partir du moment où les responsables publics visés aux points précités de l’article 77 de la loi électorale, ont opéré leur choix en faveur de leur nouveau mandat électif, sur le fondement de l’article 78 de cette même loi électorale, ce choix emporte pour effet immédiat la cessation automatique et définitive de leurs fonctions ou mandats actuels ; la validation de leurs mandats par les Assemblées parlementaires faisant naître dans leur chef tous les droits et toutes les obligations attachés à la fonction parlementaire ».
Avec ce nouvel arrêt du Conseil d’Etat, estime le journal, le gouvernement devrait être amputé d’environ 28 membres. Ce qui repose l’urgence de mettre en place un nouveau gouvernement pour ne pas bloquer la machine de l’Etat.
Au chapitre politique, annonce Le Potentiel, la CENCO interpelle Félix Tshisekedi sur la nécessité de « rendre effective l’alternance démocratique » en RDC. Dans une déclaration intitulée « La vérité vous rendra libres », rapporte le tabloïde, les évêques rendent compte – à leur manière d’ailleurs– de la vérité camouflée au terme des élections du 30 décembre 2018.
Les évêques n’y vont pas par le dos de la cuillère, car ils rappellent à cet effet qu’« à la publication, par la CENI, des résultats provisoires, la CENCO, forte du travail fait avec professionnalisme et indépendance par sa mission d’observation électorale, avait relevé que les résultats de l’élection présidentielle tels que publiés par la CENI ne correspondent pas aux données collectées par notre mission d’observation à partir des bureaux de vote et de dépouillement.»
Le CENCO poursuit que, « devant cette situation de déni de vérité, une grande partie du peuple congolais a ressenti une profonde frustration manifestée ci et là par des tensions. Malgré tout, le peuple congolais a fait preuve de grande maturité politique ouvrant ainsi la voie à l’alternance pacifique ».
Forum des As voit dans cette déclaration la fin de la polémique sur la vérité des urnes. « Martin Fayulu, désormais homme seul ? » L’Eglise catholique, soutien de taille du candidat malheureux de la coalition Lamuka dans le combat pour » la vérité des urnes » après la présidentielle du 30 décembre 2018, a changé son fusil d’épaule. Comme pour clarifier une fois pour toute la position de la CENCO, l’Abbé Nshole répondant à une question sur la « vérité des urnes » a indiqué qu’au niveau éthique, « les évêques défendent la vérité comme une valeur non négociable », écrit le journal.