Une fille a été violée au quartier Bankoko de Bunia (Ituri), la nuit de mardi à mercredi dernier, alors que quelques cas de cambriolage sont signalés dans plusieurs quartiers de la ville. Cette recrudescence d’insécurité observée ces derniers jours dans cette ville est due à la libération, fin décembre dernier, des criminels de grands chemins par le parquet, a estimé la police vendredi 8 février. Une version que rejette le parquet.
D’après la coordonnatrice intérimaire de la société civile de l’Ituri, Marie-Noelle Nyaloka, la situation sécuritaire s’est détériorée dans la ville de Bunia depuis quelques semaines. Des cas de cambriolage sont de plus en plus enregistrés dans les quartiers.
Dans la nuit du 5 février, une fille a été torturée et violée par des inconnues au quartier Bankoko. Elle est morte le lendemain, selon la même source.
Au lendemain de ce crime, le commissaire provincial de la police, le général Henri Kapend, a réuni tous les chefs de quartiers de la ville et les représentants des conducteurs de taxis-moto pour parler sécurité. Pour lui, les criminels sont dans « le lot des criminels qui ont été libérés il y a environ un mois, parce qu’ils sont bien identifiés ».
De son côté, le procureur de la République, Bafoa Liatchi ne reconnait pas avoir libéré les personnes citées par la police. Et même dans l’hypothèse où il l’aurait fait, explique-t-il, le magistrat n’est pas obligé de confirmer un fait porté à charge d’un prévenu par un officier de la police judiciaire.
« Le parquet a le pouvoir d’appréciation sur le dossier qui vient de la police. On peut traiter un quidam de criminel, mais après vérification on estime que celui-là n’est pas criminel. Sur base de quel texte, on va le mettre sous mandat d’arrêt provisoire ? Il [le général Kapend, NDLR] dit qu’on a libéré. Qui on a libéré ? qui a commis quel fait ? »,s’est interrogé le procureur Bafoa avant de poursuivre :
« Nous avons l’habitude de libérer chaque fin d’année les gens qui ont commis des faitsmoins graves. Et curieusement, cette année, on ne l’a pas fait ».
Entre-temps, la police dit tout mettre en œuvre pour sécuriser la population de Bunia et ses biens.