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Nord-Kivu-RDC : la presse entre la restriction et contrainte sécuritaire

La RDC est loin de remonter au classement mondial de la liberté de la presse. Cette année, elle est à la 124ième position (RSF, le 03 mai 2023). Avec l’activisme des groupes rebelles dans l’Est du pays, principalement au Nord-Kivu où la rébellion du M23 a contraint plusieurs journalistes à fuir leurs milieux respectifs de travail. Au moins 68 journalistes déplacés des territoires de Rutshuru et Masisi vivent dans des conditions difficiles à Goma.

C’est en novembre 2022 que la majorité de ces journalistes ont afflué sur la ville de Goma. Laissant tout derrière, ils sont en grande partie dans des familles d’accueil. Humble Baz, journaliste à la Radio Télévisons Nationale Congolaise (RTNC) sous-section de Rutshuru n’a pas toujours réussi à s’adapter. Il est arrivé à Goma via un pont aérien mis en place par la Monusco.

« Nous avons été évacué de grâce par la Monusco. Nous étions dans l’une des bases de Monusco quasiment entouré par des rebelles. Une fois à Goma chacun s’est débrouillé pour trouver une famille pour l’hébergement. Je travaille dans un programme appelé « Sauti ya Wahami » dans lequel nous collectons et diffusons des informations sur la vie des déplacés. Malgré cela j’ai toujours du mal à m’adapter sur le terrain. Et en termes de revenu je ne gagne presque rien. Je suis père de trois enfants », explique ce journaliste déplacé de guerre.

Malgré que la présence des rebelles soit toujours signalée dans plusieurs zones à Masisi et à Rutshuru, certains préfèrent rentrer chez eux. « Il y’a une quinzaine de journalistes volontaires qui estiment pouvoir retourner dans leurs milieux respectifs », informe Tuver Wundi pont focal de l’organisation Journaliste en Danger au Nord-Kivu.

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S’agissant du contexte particulier du Nord-Kivu sous état de siège, le vice-gouverneur du Nord-Kivu a rappelé aux journalistes que certains comportements sont bannis par la loi pendant cette période. Il a par ailleurs rassuré la population que l’état de siège ne vient pas abolir le journalisme.   

« Je crois que l’état de siège n’a pas aboli ou n’a pas interdit le métier du journalisme au Nord-Kivu. Il y a un certain nombre de comportement qui ont été bannis par la loi et je crois que c’est dans le cadre de l’expression de la liberté des uns et des autres. Lorsque ces comportements ne sont pas affichés par la population, la quiétude s’en suit automatiquement. Donc l’état de siège, la loi sur l’état de siège harmonise les relations entre le Gouvernement provincial et la population et tous les acteurs de la société, dont les journalistes », a précisé le commissaire supérieur Ekuka Lipopo.

Dans les zones sous contrôle des rebelles 18 stations de radios avaient fermé leurs portes. Actuellement avec l’accalmie qui s’observe sur les lignes des fronts, volatile tout de même, 10 stations ont rouvert.

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Augustin Sadiki

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