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Nigeria : une nouvelle façon culinaire de la chair à Katsina

La viande de Kilichi au Nigeria

Au Nigeria, une méthode innovante de fabrication du kilichi-(viande séchée) sans charbon  ni bois de chauffage. Néanmoins, une usine de production a été installée à Yaba dans l’État de Katsina au nord du pays.

Cette initiative aboutit à la construction d’une unité de production fonctionnant entièrement à l’énergie solaire, dômes de séchage au Nigeria. Des fours à haut rendement énergétique, extracteurs d’air chaud, système d’éclairage, forage, bureaux.

Le Nigéria affiche l’un des taux de déforestation les plus élevés au monde, selon Conservation International. Le pays a perdu environ 410 100 hectares de couvert forestier par an entre 2005 et 2010. L’abattage des arbres et le brûlage des broussailles accélèrent les processus de dégradation des sols. Ainsi que la désertification en cours sous l’effet du changement climatique.

Le projet de gestion de l’érosion et des bassins versants (NEW MAP selon l’acronyme anglais), financé par la Banque mondiale. Elle a pour objectif de lutter contre les graves processus d’érosion hydrique des sols qui touchent plus de 90 % du territoire nigérian.

Qu’est-ce que le Kilichi et sa préparation à l’ancienne mode

Le kilichi est une spécialité de viande séchée typique du Nigéria et produite par des entreprises familiales dans les petites villes du Katsina. Comme le biltong sud-africain, la viande crue découpée en fines lamelles, et séchées au soleil. A la merci des mouches, des oiseaux et des poussières emportées par le vent, avant d’être marinées avec des épices (un mélange de piment, de poudre d’arachide, de poivre et de sel connu sous le nom de yaji). Et grillées au feu de bois. C’est un travail long et fastidieux qui prend deux à trois jours, voire plus pendant la saison des pluies.

La méthode traditionnelle de séchage, outre qu’elle est peu hygiénique, n’est pas durable pour préparer 100 kilos de kilichi. Il faut brûler 20 kilos de bois.

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La rentabilité de l’usine 

L’usine a permis de réduire le temps de production, qui est passé d’une moyenne de 3-4 jours à 3 heures au plus fort de l’ensoleillement. Pour une capacité quotidienne de transformation de 1 600 kilos (ce qui correspond à la viande de huit vaches environ), soit l’équivalent de deux semaines de travail à 20 producteurs avec la méthode traditionnelle de séchage au soleil. Alors qu’auparavant la production était à peine suffisante pour la consommation locale, le kilichi est désormais exporté vers Kano, Abuja et Lagos. D’autres États comme Kaduna, Zamfara et Adamawa ont pris contact avec l’usine en vue de passer des commandes.

Ai’sha Isa Malumfashi, qui emploie huit jeunes filles, constate l’augmentation de la demande : « Avant le démarrage de l’usine, nous fabriquons 30 kilos de poudre du mélange de piment et d’arachide par jour, mais aujourd’hui nous en produisons jusqu’à 60 kilos. »

Une solution pour le cuisson de l’énergie solaire

Le traitement et le séchage du kilichi dans des dômes à énergie solaire éliminent les inconvénients du séchage en plein air qui expose la viande aux perturbations climatiques (pluie, vents, etc.) et aux risques de contamination (poussières, mouches, oiseaux, et autres). L’amélioration de l’hygiène et du goût du kilichi séché à l’énergie solaire a par ailleurs augmenté sa valeur marchande.

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Blandon Uwamahoro

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