Le rouleau compresseur de l’Inspection Générale des Finances (IGF) entame désormais une nouvelle marche vers le ministère des Mines. En date du 19 mars 2021, deux des Inspecteurs de l’IGF ont demandé au Ministre des Mines des éclaircissements au sujet d’un retrait effectué par son Directeur de Cabinet à la caisse du Centre d’évaluation, d’expertise et de certification des substances minérales précieuses et semi-précieuses (CEEC).
“Votre Directeur de cabinet et votre Conseiller en charge des finances, n’étant pas membres de la Commission nationale de lutte contre la fraude minière, en quelle qualité ont-ils retiré des fonds de la caisse du Centre d’évaluation, d’éxpertise et de la certification des substances minérales précieuses et semi-précieuses (CEEC)? », ont interrogé ces inspecteurs de l’IGF au Ministre Willy Kitobo.
Contactées par Politico.cd, des sources proches du Ministre ayant requis l’anonymat se débattent comme des diables dans un bénitier. Étonnées apparemment, elles renseignent que dans un document de 3 pages transmis à l’IGF le mercredi 24 mars 2021, le Ministère des Mines avait “clairement” répondu aux deux préoccupations de l’IGF relatives aux textes juridiques et activités de la Commission Nationale de Lutte contre la Fraude Minière (CNLFM) ainsi que sur l’inexistence de ses bureaux fixes et de son secrétariat permanent d’une part et de l’autre, sur celle relative au paiement des aviseurs passé par le Cabinet.
En réponse à l’affaire concernant le Directeur de Cabinet du Ministre des Mines, ces sources renseignents qu’il n’y a rien eu de mafieux au regard des textes réglementaires de ladite Commission. Citant le contenu de la lettre du Ministre des Mines transmis à l’IGF, celle-ci a indiqué : “Le Ministre approuve le budget de la lutte contre la fraude et ordonne la sortie des fonds destinés au paiement des aviseurs utilisés. Sur la qualité de ces derniers, la Commission peut utiliser n’importe quelle personne non apparente. Les aviseurs, protégés par l’anonymat, sont payés via leur point focal conformément aux textes réglementaires y relatifs. C’est ce qui justifie que pour certaines missions d’investigation impliquant les membres du Cabinet, quelques paiements ont transité par ces derniers et pour l’année 2020, aucune des 4 missions n’a dépassé 100 000 USD (cent mille dollars américains)”.
Pour ce qu’il en est des textes juridiques et activités de la Commission Nationale de Lutte contre la Fraude Minière (CNLFM), ces mêmes sources précisent que dans la même correspondance adressée à l’IGF, cette matière a été vidée car, arguent-elles, il (le Ministre) a résumé les textes juridiques portant création de la CNLFM, en insistant sur les missions spécifiques de cette Commission de l’Etat créée depuis 2010 par Arrêté Interministériel Intérieur/Mines.
Quant aux bureaux, la Commission travaille dans les bureaux du Ministère comme toutes les autres commissions permanentes du secteur des mines. « Aussi, il sied de noter que cette Commission se réunit une fois par mois en session ordinaire sur convocation de son Coordonnateur, actuellement le Directeur Général du CEEC choisi par mon prédécesseur pour faciliter le travail du fait que, conformément à l’article 13 du même Arrêté, il avait été décidé qu’une partie des ressources financières vienne des apports consentis par les services du Ministère des Mines et particulièrement, le CEEC”, a-t-il relevé de la lettre adressée à l’IGF.
Face à la publication de leur accusé de réception par les inspecteurs de l’GF, ces sources se questionnent sur la réelle motivation de cette action d’autant plus que les éléments brandis trouvent leur récompense dans la lettre leur adressée précédemment par le Ministre des Mines, Willy Kitobo Samsoni.
“Administrativement, nous ne pouvons pas sortir la lettre mais vous comprendrez, en analysant le fond de ces quelques éléments que le Ministre des Mines est parmi les ministres qui travaillent de manière transparente et pour l’intérêt du pays. Il a toujours œuvré pour la transparence et la bonne gouvernance du secteur des Mines caractérisées par la collaboration étroite avec toutes les institutions et tous les services de l’État, la vulgarisation et l’application stricte des textes réglementaires entourant la loi minière en vigueur et enfin, le maintien d’un dialogue permanent avec toutes les parties prenantes dans ce secteur clé et sensible pour l’économie de la RDC”, ont-elles conclu.
Hervé Pedro