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Les morts roulent encore à moto dans les zones éloignées de la RDC

images des cadavres transporté à motos en rdc

Il doit rentrer pour que l’enterrement se fasse chez lui. On n’a pas les moyens suffisants pour une voiture. A cet effet, une moto est très rapide et moins chère pour rapatrier les morts.

Une discussion est souvent engagée entre les voisins, amis et membres de la famille éprouvée pour le déplacement des cadavres.  One love Délègue, un motard de la ville de Misisi, témoigne avoir déjà transporté six fois les cadavres. Son tronçon est Misisi-Uvira et Misisi-Bukavu à l’est de la RDC.

En effet, après cette discussion familiale, les préparatifs du voyage commencent, indique ce motard. 600 mille fc, équivalent de 300$ est la somme à payer pour une tête (un corps). C’est pour les frais de transport de Misisi à Bukavu, relate le dénommé Délègue.

Les conditionnalités de transport

En état d’ivresse, soit d’alcool, fumer du chanvre ou être un magicien est l’attitude d’un motocycle. Un corps sans vie est collé sur son dos.

« Le cadavre enroulé dans une bâche pendant la nuit et imbibé par une boisson très alcoolisée. Par la suite, embaumer de l’huile de beauté ou fumés des cigarettes et l’attacher avec deux tiges d’arbres. »

D’ailleurs, il faut échanger avec ce mort : « Nous voyageons ensemble, on est des amis. Il ne faut pas me compliquer en cours de route. Une fois oser, c’est moi qui serai le plus méchant, et on part », martèle One love.

En route

Sans aucun souci et tracasseries policières, on arrive à la destination finale. La police routière le sait déjà. Elle vous salue et vous continue sur votre route.

A l’arrivée, la famille du défunt vous donne un poulet à égorger pour se débarrasser de toutes sortes de malédictions, indique One love.

Qui sont-ils ces morts ?

Souvent ce sont les commerçants en provenance des zones éloignées de la ville de Misisi venant pour le marché. Troquer les articles divers comme les souliers, habits, boissons… contre l’or. Les plus jeunes travaillent dans les carrières de mines.

La mort intervient suite à une maladie ou un éboulement des terres dans les carrières. D’où la nécessité d’être rapatrié.

« Dans la culture africaine, les vivants doivent du respect aux morts. »

Par Freddy Bin Sengi  

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