Des ex-rebelles qui cantonnent à Mubambiro, en territoire de Masisi, ont barricadés la route Sake-Goma ce jeudi 1er juillet. Ils signalent l’absence d’une prise en charge médicale et alimentaire dans leur centre de cantonnement. Cette manifestation intervient après la mort d’au moins sept d’entre eux ces deux dernières semaines.
Environ 600 jeunes des différents groupes armés du territoire de Masisi sont cantonnés dans le centre de Mubambiro. Ces ex-combattants qui ont déposé volontairement les armes, dénoncent les conditions dans lesquelles ils vivent. Depuis trois ans maintenant, ils attendent toujours d’être intégrés au sein de l’armée congolaise ou soit être démobilisés et réinsérés dans la vie sociale.
« Nous bloquons cette route pour réclamer nos droits. Nous vivons dans de mauvaises conditions. Nous sommes venus de brousse avec nos armes, il y a de cela trois ans parce que nous ne voulions pas continuer à faire souffrir la population », s’indigne Lukineo Jimmy, ex-rebelle du groupe armée APCLS.
Avec des cas répétitifs de morts enregistrés ces dernières semaines dans ce centre de cantonnement, ces ex-rebelles sont descendus dans la rue pour exiger du gouvernement congolais la réalisation de sa promesse.
« Nous ne comprenons plus rien. Aujourd’hui, nous souffrons vraiment ici, nous ne savons pas si nous sommes venus nous faire tuer ici à Mubambiro. On a déjà enregistré plus de sept morts et des centaines sont tombés malades », a martelé Lukineo Jimmy.
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La crainte des populations environnantes
Ces ex-rebelles qui commencent à manifester leurs colères font déjà peur à la population environnante. Cependant, le Conseil Territorial de la Jeunesse de Masisi appelle au gouvernement la prise en charge rapide de ces ex-rebelles. Cette organisation juvénile craint que ceux qui sont en brousse refusent de se rendre, vu les conditions dans lesquelles les rendus vivent.
« Le Conseil Territorial de la Jeunesse de Masisi plaide encore auprès du gouvernement et ses partenaires d’assurer une prise en charge totale des jeunes qui ont accepté de déposer les armes volontairement. (…) Signalons que la non prise en charge de ces jeunes rendus reste l’une des causes qui fragilisent nos efforts de sensibilisation des jeunes qui continuent à rester dans les groupes armés car ils s’inquiètent de se rendre pour aller souffrir », souligne Lwambo Mupfuni, président du Conseil Territorial de la Jeunesse de Masisi.
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Par Augustin SadikiMulume