Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) a tenu un point de presse ce vendredi 12 février 2021 au courant duquel il a présenté son rapport intitulé «Fatshimetrie».
Ce néologisme constitué de deux substantifs vient de l’accronyme Fatshi comme Félix Antoine Tshisekedi et métrie comme appareil de mesure. La Fatshimetrie, selon la LUCHA, se veut un appareil de contrôle du pouvoir du Président Félix Tshisekedi, particulièrement à l’an 2 de son pouvoir.
Considéré comme son baromètre, LUCHA livre à l’opinion congolaise et internationale son appréciation des actions de l’administration Tshisekedi et fournit des recommandations qui, selon elle, pourront contribuer à améliorer l’action du Président de la République en 2021. Les auteurs de ce système d’évaluation se fondent sur le fait que le vécu quotidien des congolais continue à se dégrader et l’insécurité s’accroit dans les villes et villages.
Dans la Fatshimetrie, ce mouvement pro-démocratie procède à une évaluation de l’an 2 du mandat de Tshisekedi. Pour ce mouvement, ceci est une occasion propice pour dresser un bilan consolidé, juger si oui ou non Tshisekedi a engagé le pays sur une meilleure trajectoire et formuler des recommandations idoines pour les 3 prochaines années de son mandat .
Dans ce rapport, LUCHA dresse un bilan sombre de la deuxième année du quinquennat de Félix Tshisekedi sur les plans politique et sécuritaire.
Sur le plan politique, le mouvement citoyen a passé en revue la situation ayant caractérisée le processus de la requalification d’une nouvelle majorité au Parlement, plus particulièrement à la Chambre basse. Durant la conférence, il a été évoqué la déchéance du Bureau Mabunda, la destitution du Gouvernement Ilunkamba jusqu’à l’élection et l’installation d’un nouveau Bureau définitif qui est actuellement conduit par Christophe Mboso.
La LUCHA dit déplorer le débauchage et la corruption des députés nationaux en échange de leur adhésion à l’Union sacrée prônée par le Président Tshisekedi.
« L’an 2020 a été politiquement marqué par une longue et protéiforme bataille d’autonomisation du pouvoir d’un Président de la République à qui son prédécesseur Joseph Kabila faisait de plus en plus de l’ombrage politique», fait observer la LUCHA.
Et de poursuivre :« Plutôt que de mobiliser les ressources humaines, financières, matérielles et techniques de l’État en faveur des politiques publiques efficaces et adaptées aux besoins qui sont pressants dans les principaux secteurs de la vie nationale en vue de promouvoir le bien-être socio- économique de la population, ces moyens de l’État ont été systématiquement utilisés dans une lutte de positionnement au sein de l’arène du pouvoir entre la coalition FCC-CACH ».
Quand bien même la majorité parlementaire a basculé au profit de l’Union sacrée, la LUCHA fustige néanmoins la seule méthode conçue et mise en place pour définitivement assurer le contrôle et l’effectivité du pouvoir au détriment de son allié du FCC alors que l’intérêt du peuple est relégué au second plan.
« Le peuple d’abord devient la politique d’un monarque qui vous construit un moulin et vous vole tout un pays ! Ce monarque joue au “ego-altruisme” présentant les bonnes intentions mais travaillant pour non seulement lui-même mais aussi pour son parti et les siens, « le ventre d’abord », a fustigé la LUCHA.
S’agissant de la situation sécuritaire, LUCHA déplore sa détérioration dans la partie Est du pays caractérisée par des incursions répétitives des armées étrangères sur le sol congolais, en violation du droit international.
« Au cours de cette deuxième année de la gouvernance de Félix Tshisekedi, au moins 4100 congolais ont été tués rien que dans les foyers actifs de conflits à l’Est du pays (2295 morts en Ituri , 1206 morts à Beni, 432 morts dans les Hauts Plateaux ,182 morts à Goma)»,dresse la Lucha.
Pour ce mouvement, la deuxième année du Président Tshisekedi a été un échec sur le plan sécuritaire.
Pour rédiger son rapport (Fatshimetrie), la LUCHA dit s’être basée sur la recherche documentaire et l’observation directe des actions des gouvernants congolais. Les activistes du mouvement ont recouru aux sources officielles et aux autres sources fiables telles que les rapports, les déclarations, les articles de presse des médias crédibles, etc.
Carmel NDEO