En une semaine de la suspension du visa gratuit aux ressortissants burundais d’entrer en Serbie, le gouvernement burundais, via son ministre des affaires étrangères et de la coopération au développement, opte pour une négociation. C’est au moment où certains de ses fils passent des nuits à la belle étoile dans des aéroports de Qatar et Turquie, en escale vers la Serbie.
Ce mardi 25 octobre, à l’occasion d’une conférence de presse présentant son rapport des activités du premier trimestre, Albert Shingiro, ministre des affaires étrangères et de la coopération au développement, confirme que la Serbie a la souveraineté de prendre une décision voulue pour son bien. Il ajoute, seulement il faut savoir en matière de relation ou de convention entre les États que c’est la confiance mutuelle qui est en jeu. En plus, si un pays ne parvient pas à mettre en application les accords convenus, l’autre n’a pas le droit de saisir la Cour Pénale Internationale (CPI) pour dire que tel pays n’a pas respecté les engagements ou les mesures contenus dans nos conventions.
La décision touche uniquement les passeports ordinaires
La décision de demander le visa est uniquement adressée à ceux qui ont les passeports ordinaires. C’est une décision que le Burundi va respecter et surtout qui n’empêche pas ceux qui ont les passeports de service ou ceux qui ont les passeports diplomatiques d’entrer sur le territoire de la Serbie. M. Shingiro indique qu’il a été informé deux jours après que la décision a été prise et là aussi il lui a été obligé de contacter son homologue serbe pour qu’il puisse y avoir une note verbale afin que le Burundi puisse prendre d’autres mesures en retour.
Pour les ressortissants burundais qui sont dans les aéroports au Qatar et en Turquie, M. Shingiro fait savoir qu’il va parler avec son homologue serbe ainsi que les compagnies des avions qui ont accepté de vendre les billets pour la Serbie pour revoir la décision, parce que ces Burundais ne sont pas dans des bonnes conditions et du coup ils doivent avoir une réponse le plus vite possible, s’ils doivent continuer le chemin vers la Serbie ou bien retourner au pays. Le gouvernement va aussi ouvrir des échanges pour ces pays qui hébergent ces ressortissants exactement pour dialoguer sur ce dilemme d’entrer en Serbie ou faire marche arrière dans leur pays natal.
Serbie, une fenêtre européenne pour les burundais!
Plus de 20 000 ressortissants burundais depuis 2022, ont utilisé l’accord bilatéral comme base pour voyager vers la Serbie pour ensuite se diriger vers d’autres pays européens tels que la Belgique, la Suisse, l’Italie, où ils vont demander l’asile. Selon le journal belge La Libre, le nombre de demandeurs d’asile burundais pour la Belgique a été multiplié par huit au cours des trois derniers mois. Jusqu’à 90 % d’entre eux ont utilisé la Serbie comme route.
Le Burundi va encore communiquer sur l’évolution de cette question car les relations bilatérales pour ces deux pays continuent pour d’autres services diplomatiques.
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Blandon Uwamahoro