Au Burundi, seuls 48% de la population sont actifs tandis que 52% sont passifs (ISTEEBU 2013-2014). Un apport de dépendance économique très faible bloquant le développement du pays, alertent les économistes. Comparant en effet ce pays au Québec il y a plus de 30 ans, le professeur Denis Sylvestre encourage l’entreprenariat de la jeunesse et la détermination du gouvernement pour son engagement dans la lutte contre la pauvreté.
Le Burundi fait face à une crise économique jamais vécue depuis son indépendance en 1961. Selon les analyses statistiques 2013-2014 réalisées par l’ISTEEBU, seulement 48% de la population sont actifs, alors que 52% restent inactifs. Le manque de terres pour cultiver, les chômages et les maladies forment un faisceau de causes majeures qui engendrent la pauvreté dans le pays.
« La pauvreté est en grande partie causée par le manque des terres, d’emploi et les maladies », a révélé le prof. Alain Désiré Mugisha, cadre de l’institut de statistiques et d’études économiques du Burundi (ISTEEBU), au cours d’une conférence-débat tenu à Bujumbura le 3 mars dernier, dans les enceintes de l’université des Grands Lacs, sous les auspices du Centre d’informations des Nations unies.
Je propose, demande Alain Désiré Mugisha, que les jeunes pensent à la création qu’à la demande d’emploi. « La situation peut changer de l’instant à l’autre », signale Herménégilde Ndoricimpa, Recteur de l’UGL, appelant les jeunes à travailler dur pour lutter contre la pauvreté au Burundi.
Québec 1980, le grand moment de la révolution économique
Invité d’honneur, Denis Sylvestre, professeur canadien, a, au cours de cette conférence, partagé l’expérience du Québec dans sa lutte contre la pauvreté et l’atteinte d’un développement durable de 1960 en 2022, avec un accent particulier aux années 80.
La décennie 1980 débute avec une dure récession. Les taux d’intérêt et de chômage atteignent un niveau record, avec un taux d’inflation qui passerait de 9,8 % à 11 %. Mais c’est aussi à cette époque qu’on voit apparaître une nouvelle génération d’entrepreneurs qui deviendront des géants de notre économie, mentionne le prof Sylvestre.
Selon lui, grâce aux efforts du gouvernement d’investir dans les secteurs clés du pays comme celui de l’éducation, santé, l’industrie, l’énergie… au Québec le revenu moyen par ménage est de 81 800 dollars par ménage en 2022.
Lire : ISTEEBU: « des statistiques de qualité pour une meilleure gestion des populations au Burundi »
Encourageant le gouvernement burundais pour son abnégation auprès de la jeunesse dans la lutte, trouver la solution à la pauvreté dans le changement du comportement. « Il s’agit de question du changement des mentalités et de se donner pour l’entreprenariat», explique-t-il.
Engagé dans la promotion des Objectifs de développement durable, le Centre d’informations des Nations unies compte mener une série des conférences-débats dans les universités au Burundi autour de l’ODD1 (Pas de pauvreté). Inspirées par le Québec, ces conférences-débat visent à outiller les jeunes des connaissances sur des ODD et impulser leur engagement à la contribution de ces derniers.
Freddy Bin Sengi