Bien qu’elle reste la langue privilégiée d’enseignement au Burundi, la langue française perd de moins en moins son ampleur. Depuis l’entrée du Burundi dans le système fondamental, les heures d’apprentissage du français ont chuté jusqu’à 14,2%. En effet, le Club RFI Bujumbura prend son pied avec les activités culturelles linguistiques afin de relever le niveau de jeunes.
La langue française est une langue par excellence d’enseignement au Burundi depuis plusieurs décennies. Cependant, son niveau baisse dans les écoles selon la grille horaire des collèges de 1990 à 2006. Pour Pierre Nduwingoma, un enseignant-chercheur à l’Institut de Pédagogie Appliquée à l’Université au Burundi, alerte sur la situation(En 2019, lors de la journée internationale de la francophonie). Tiré du journal Akeza.Net/Burundi.
« Le français a perdu un grand nombre d’heures dans le système fondamental. Ce qui n’est pas sans conséquence sur le niveau des apprenants », dit-il. Selon la grille horaire des collèges de 1990 à 2006, le français occupait 83% des cours enseignés en 7e et 53,8% dans d’autres classes.
Avec le nouveau système d’enseignement, les heures d’apprentissage ont chuté jusqu’à 14,2% par rapport aux autres cours dispensés.
En 2016, les statistiques de l’organisation internationale de la francophonie(OIF) montrent que le niveau du français chute au Burundi. 8% de la population burundaise parle la langue française. Ce qui fait que le Burundi soit le pays ou le français est le moins parlé par rapport aux autres pays francophones.
Quelles sont les conséquences de la diminution des heures d’apprentissage de la langue française ?
Selon les recherches faites et partagées par Pierre Nduwingoma, une bonne partie des enseignants n’est ni qualifiée (43,42%) ni expérimentée (49%). La non-qualification des enseignants surtout en milieu rural s’estime à (71,4%) dans les écoles fondamentales.
Des étudiants et écoliers burundais ont du mal à s’exprimer en langue française. Apprendre et maîtriser la langue française reste le seul moyen d’être francophone, explique Jean-Paul Mortelette, expert à l’Ambassade de France sur les sujets de la Francophonie, d’enseignement supérieur et d’éducation.
« L’école, c’est là où les élèves peuvent apprendre la langue française. S’ils ne l’apprennent pas, le Burundi ne sera plus francophone d’ici peu », s’exprime M. Mortelette.
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Le Club Rfi Bujumbura prend son pied avec les activités culturelles linguistiques afin de relever le niveau de jeunes
Le Club RFI Bujumbura organise différentes activités pour encadrer et améliorer la capacité de français des jeunes burundais. Selon Gilbert Niyongabire, le représentant de cette organisation, l’objectif est de promouvoir la culture francophone en général et en particulier la langue française.
« Nous menons une série d’activités. Nous organisons des ateliers débats et on projette des films francophones. C’est une série. Les apprenants participent massivement pour s’améliorer en français», explique Gilbert Niyongabire.
Pour le Club RFI Bujumbura, l’idée est d’aider les jeunes burundais à vaincre la timidité et pour qu’ils s’habituent à parler devant le grand public.
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Prosper Aobe