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La coupe et couture comme outil d’émancipation : L’ASDPV au service des femmes vulnérables

Le centre de formation en coupe et couture pour les femmes vulnérables des quartiers nord de la mairie de Bujumbura a été ouvert le mercredi 1er mai 2024 par l’Assistant Social avec Désir d’Aider les Personnes Vulnérables (ASDPV). Son but est d’offrir une solution individuelle à leurs problèmes financiers.

La formation a pour principal objectif d’insuffler un esprit d’entrepreneuriat chez ces femmes, puis de les rendre autonomes, selon les dires de Mibaraka Kajuchi Mes Roses, animatrice de l’ASDPV et responsable de la promotion de l’égalité des sexes. Elle explique que l’ASDPV s’engage à aider les femmes vulnérables à se lancer dans la couture, certaines pour soutenir leurs maris, tandis que d’autres, veuves ou abandonnées, doivent subvenir aux besoins de leurs enfants.

Pour compléter ces propos, Héritier Nduwimana, coordinateur des projets de l’ASDPV, ajoute que la formation vise à encadrer ces femmes pour les intégrer dans la société et lutter contre la pauvreté au sein de leurs familles. Il souligne l’importance accordée aux femmes des quartiers nord de la mairie.

« Cette formation est organisée en réponse aux besoins exprimés par les femmes de ces quartiers. Nous croyons fermement qu’elle contribuera à leur autonomisation », déclare Héritier Nduwimana.

Selon le coordinateur des projets de l’ASDPV, cette démarche permettra à ces femmes de participer aux projets de développement durable du gouvernement et de concrétiser sa vision d’un « Burundi devenant un pays émergent d’ici 2040 et développé d’ici 2060 ».

« En autonomisant les femmes, en les formant et en renforçant leurs capacités, nous contribuons à réaliser le premier objectif de développement durable, qui est l’éradication de la pauvreté », insiste M. Nduwimana.

Consolatrice Irankunda, formatrice en couture, affirme que ce métier est crucial pour le développement, et les apprenants en reconnaîtront l’importance après six mois de formation. Elle-même, mère de quatre enfants, a commencé à coudre en 2013. Initialement peu respectée par son mari pour ne pas contribuer au foyer, elle a gagné sa place après un an de formation.

« Au début, mon mari me voyait comme un fardeau, mais après avoir constaté ma contribution à l’éducation de nos enfants, il a changé d’attitude. » Elle a aussi remarqué un changement physique, passant de 45 à 85 kg, sourit-elle.

Une porte ouverte vers un avenir meilleur

L’accès à cette formation en coupe et couture représente une opportunité cruciale pour Marie Nshimirimana dans sa lutte contre la pauvreté. Elle perçoit déjà les changements positifs que ce métier va apporter à sa vie. Pour cette mère célibataire, abandonnée par son mari il y a plus de cinq ans, l’ASDPV est perçue comme une providence, venant concrétiser son rêve de longue date.

Malgré ses tentatives infructueuses pour apprendre la couture, faute de moyens financiers, Marie n’a jamais abandonné son désir de se former. Elle mentionne qu’elle aurait dû débourser au moins 100 mille francs burundais pour suivre cette formation, mais cela lui était impossible.

Au total, quinze femmes vulnérables des quartiers nord de la mairie de Bujumbura, notamment celles des zones de Kamenge, Cibitoke, Kinama et Buterere, auront l’opportunité de suivre une formation en coupe et couture pendant une période de six mois.

Freddy Bin Sengi

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