Une fois de plus, la RD Congo et le Rwanda se sont réunis en Angola sous la méditation du président Joao Lourenço désigné par l’Union Africaine ce mercredi 24 novembre. C’est dans le but de trouver des solutions adéquates afin de mettre définitivement fin à la guerre du M23 sous couvert du Rwanda dans l’Est du pays. Initialement annoncé, le président du Rwanda Paul Kagame se fait représenter par son ministre des affaires étrangères.
À l’issue de ce mini-sommet qui a également connu la participation du président en exercice de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC), Evariste Ndayishimiye, Félix Tshisekedi président de la RDC et du facilitateur de l’ EAC Uhuru Kenyatta, il a été décidé la cessation des hostilités en général, et en particulier des attaques du M23 contre les FARDC et la MONUSCO dès ce vendredi 25 novembre 2022 à 18h00.
Bien au-delà, le déploiement de la force régionale de l’EAC va se poursuivre. Cette force pourra intervenir au cas où le M23 refuse de se retirer des territoires occupés.
« Intervention de la Force Régionale contre les M23, conformément aux prescrits du Processus de Nairobi et au rapport de la réunion des Chefs d’Etat-Major de la CAE, qui s’est tenue à Bujumbura, le 8 novembre 2022, en cas de refus du M23 de cesser les hostilités et de se retirer des territoires occupés », peut-on lire dans le communiqué final.
Les chiffres rendus publics renseignent que la force régionale de l’EAC comptera au moins 3 253 soldats. L’Ouganda, dans les prochains jours, compte envoyer 1000 de ses éléments. Quant au Burundi, 650 soldats sont déjà en RDC et 903 kényans. Le Soudan du Sud prévoit en déployer 750.
Les « agresseurs » sont les pays voisins de la RDC !
Alors que la communauté internationale peine à dénoncer clairement les « agresseurs » de la RDC, la société civile du Nord-Kivu ne tergiverse pas. Dans son mémorandum « Mettez urgemment fin aux crimes oubliés pendant plus de 25 ans à l’Est de la République Démocratique du Congo », cette structure citoyenne exige à la communauté internationale de demander au Rwanda et à l’Ouganda de retirer leurs hommes sur la ligne de front. Pour elle (société civile) ces deux pays sont les principaux « agresseurs » de la RDC.
Comme piste de solution, les forces vives du Nord-Kivu demandent à la communauté internationale de mettre en place un tribunal spécial afin que les auteurs des crimes dans l’Est de la RDC répondent de leurs actes. Mais aussi, demander aux chefs d’Etats du Rwanda et de l’Ouganda de retirer leurs combats camouflés.
« A la Communauté Internationale dans son ensemble de demander aux Chefs d’Etats du Rwanda et de l’Ouganda de retirer urgemment leurs combattants camouflés sous le label du M23-RDF-UPDF, de sanctionner le Rwanda et l’Ouganda pour l’agression de la RDC pendant plus de 25 ans et de créer un tribunal spécial sur le l’Est de la République Démocratique du Congo pour juger les auteurs des crimes atroces commis de 1996 à nos jours et exiger au Rwanda un dialogue inclusif avec les FDLR, l’Ouganda avec les ADF, le Burundi avec le RED TABARA », ont déclaré les forces vives du Nord-Kivu.
A lire aussi : La RD Congo et le Rwanda vers un accord de cessez-le-feu
Augustin Sadiki