La gestion des migrations et des déplacements forcés deviennent de plus en plus une problématique pour la région des grands-lacs. Cependant, la Conférence Internationale sur la Région des Grands-Lacs (CIGLR) et ses partenaires se hâtent pour trouver des solutions durables et globales pour les réfugiés et apatrides de la région.
Du 31 janvier au 1er février 2023, se sont réunis à Bujumbura au tour de la CIGLR, des organisations partenaires chargées de déplacés et réfugiés au niveau de la région. Ces dernières avec comme objectif de trouver des solutions durables aux problèmes de réfugiés et apatrides de la région des grands-lacs.
La recherche de solutions durables à la situation prolongée des déplacés est une préoccupation humanitaire et de développement majeure, insiste ambassadeur Yasir Mohamed, secrétaire exécutif adjoint de la CIGLR. Pour lui, cette question s’est aggravée avec le conflit de 1994 au Rwanda et par la suite celui de 1996 en RDC.
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Pour la CIGLR, il s’agit aujourd’hui d’une question régionale, dynamique et à forte dimension politique qui exige une réponse multisectorielle, d’où la nécessité de la participation de 12 pays membres de la CIGLR.
Il faut agir vite et surtout avec un nouveau modèle à la question de réfugiés et rapatriés à en croire Marie Louise Kabre Barreto, la représentante adjointe du HCR-Burundi.
S’appuyant sur le pacte international des réfugiés, Mme Kabre Barreto interpelle les partenaires à intervenir dans le système de l’autonomisation économique des rapatriés comme l’une des solutions durables.
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Se posant cette question en pleine réunion, Éric Mukandila, secrétaire permanent de la commission nationale pour les réfugiés en RDC, propose que les solutions durables pour les réfugiés et apatrides de la région des grands-lacs soient traitées à la cause des déplacements des gens.
« La paix et la sécurité stable comme pilier d’une solution durable », martèle M. Mukandila, qui pense que les gens se déplacent toujours sur le continent à cause de l’insécurité. Pour lui, une solution durable proviendra de la sécurité.
À la même occasion, M. Mukandila propose aussi l’implication de représentants du peuple (parlementaires) pour des décisions engageant des gouvernements et surtout avec une approche humaine.
Que pense l’Union Européenne ?
Présente dans ces assises, l’U.E indique que son ultime objectif est de veiller à ce que la migration se déroule de manière sûre et régulière, en protégeant les droits humains des migrants et en offrant une protection internationale à ceux qui en ont besoin.
Antonio Capone, Chef de Coopération de l’U.E ajoute que des politiques migratoires constructives et durables sont dans l’intérêt des pays partenaires, de l’UE et des réfugiés ; et migrants eux-mêmes.
En matière de déplacements forcés et en ligne avec le nouveau pacte de l’UE sur la migration et l’asile adopté en 2020, nos interventions portent aussi sur le soutien aux pays accueillant des réfugiés et sur les communautés d’accueil, souligne M. Capone.
Des solutions comme le rapatriement volontaire, l’octroi légal de la nationalité pour les réfugiés, la réinstallation, la résidence consulaire et la réintégration locale ont été recommandées.
Jusqu’en décembre 2022, la région comptait au total 5 006 295 déplacés internes et 2 461 491 réfugiés à la recherche d’une vie sûre.
Freddy Bin Sengi