Une semaine après l’éruption du volcan Nyiragongo, les activités socio-économiques reprennent peu à peu à Goma. En effet, boutiques, magasins, pharmacies ont ouvert leurs portes, excepté la quasi-totalité des banques.
Néanmoins, ce lundi 31 mai 2021, l’ambiance est de nouveau au rendez-vous dans la ville de Goma. Certes, les marchés ne sont pas bondés de monde comme d’habitude mais la quasi-totalité des activités commerciales tournent normalement.
Ainsi, au marché central de Virunga, le plus grand marché de Goma, les étalages sont remplis de divers articles.
Vivant au taux du jour, la grande partie des commerçants craint mourir de faim. Par conséquent, elle s’est retirée de leur milieu de refuge : «Nous sommes venus étalés nos marchandises parce que nous avons faim. Et on a déjà une semaine sans aucune nouvelle qui coule de lave», lâche Gisèle KAHAMBU, vendeuse des cartables au marché de Virunga.
À Birere, le centre commercial de Goma tout roule. Boutiques, magasins, pharmacies sont ouverts. Ici, on signale même la présence des commerçants en provenance de l’intérieur de la province.
Par ailleurs, au poste frontalière «petite barrière» entre Goma et Gisenyi au Rwanda, le rythme reprend. Les petits commerçants rwandais traversent la frontière avec leurs marchandises comme à la coutume.
Seuls les établissements d’enseignements primaires, secondaires et universitaires n’ont pas repris leurs cours.
La menace est toujours là !
Au-delà de cet optimisme des habitants de Goma, la menace d’une éventuelle éruption reste présente.
Celle-ci d’après plusieurs experts volcanologues, qui parlent d’un danger souterrain. Et qui pourrait provoquer des explosions, surtout au cas où la lave atteint le gaz méthane du lac Kivu.
C’est pourquoi, devant la presse congolaise le weekend dernier le président Félix Tshisekedi, avait vivement déconseillé aux déplacés de regagner Goma.
« La lave n’est plus dans le cratère mais le volcan reste actif, il faut quand même rester méfiant. (…) Nous n’avons pas encore d’éléments démontrant que les gens sont rentrés à Goma. Nous déconseillons à la population de le faire. On ne sait pas ce qui peut se passer», le Président Félix Tshisekedi.
À Goma, le gouvernement provincial multiplie la sensibilisation sur le danger actuel du volcan Nyiragongo qui continue à produire des mouvements sismiques à Goma et ses environs.
Pour le volcanologue Alain Bernard « le risque est de voir les eaux profondes chargées en méthane et en CO2 remonter vers la surface et provoquer un dégagement toxique mortel.
Au Cameroun en 1986, un nuage de CO2 s’est échappé du lac Nyos. Il a tué, à l’époque, 1800 personnes.
Dans le cas du lac Kivu, on s’attend à une catastrophe 1000 fois plus importante. Il s’agit de concentrations telles que les populations meurent par asphyxie».
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