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Les pourcentages à la revente, nouvel invité des négociations

Ils se sont multipliés depuis quelques années dans de nombreux transferts. Les pourcentages à la revente permettent aux clubs de s’assurer un revenu plus tard, voire même une coquette somme. Pourtant, cette pratique n’est pas sans risques pour les clubs moins riches. Nabil Fekir au Betis, Youssouf Koné à l’OL ou encore Malcom au Zénith, autant de transferts qui ont pour point commun de comporter un pourcentage à la revente. Une nouvelle habitude qui a été prise par les dirigeants du football mondial. « C’est un phénomène plus récent que les bonus classiques. Ça s’est accéléré dans les années 2000, avec la volonté de profiter d’un marché inflationniste. Les clubs savent qu’en 2, 3 ans, les joueurs vont facilement prendre de la valeur », explique Christophe Lepetit, économiste du sport, et membre du centre de droit et d’économie du sport.Avec l’instauration du fair-play financier, les clubs sont obligés d’être à l’équilibre sur les 3 dernières années. Avec ce système, des rentrées financières peuvent avoir lieu tous les ans. « Avec l’explosion du marché des transferts, les équipes intermédiaires n’ont plus forcément les moyens de se payer des tops joueur, il faut donc trouver une solution de mettre le prix mais en plusieurs fois », raconte Luc Arrondel, économiste et auteur du livre L’argent du foot. « Les bonus viennent faciliter les négociations, il y a toujours une incertitude lorsque l’on est acheteur. On n’est jamais sûr de pouvoir faire une bonne affaire sur un joueur, alors avec ce pourcentage, on peut acheter moins cher et se couvrir un peu. »Pépé va rapporter entre 10 et 12 M€ à AngersDe plus en plus surveillés, les clubs ont récemment pris l’habitude d’étaler les paiements de transfert sur plusieurs années, comme devrait le faire l’OM avec Dario Benedetto. Les équipes intermédiaires disposent d’une marge de manœuvre moins grande et profitent des bonus pour compléter leurs revenus, ou acheter moins cher. Pour Luc Arrondel, « cette pratique permet aux clubs de pouvoir obtenir des recettes sur 2, 3 années après la vente, puisque les joueurs restent rarement plus dans un club. Pour les grands clubs, cela ne change pas grand-chose, mais pour les clubs intermédiaires, ça peut être déterminant. » En témoigne la dizaine de millions (entre 10 et 12) qu’Angers va recevoir grâce au transfert de Nicolas Pépé.En revanche, cette pratique n’est pas sans risques, car elle oblige les équipes à devoir compléter les millions manquants lors d’un transfert. « Un club qui n’a pas de grands moyens et qui achète un joueur avec un pourcentage doit faire plus de ventes pour compenser le manque à gagner, surtout si les dividendes sont élevés. Cela implique une gestion plus rigoureuse pour ne pas avoir une mauvaise surprise au final », prévient Christophe Lepetit. « De plus, ce type de bonus n’est pas automatique, puisque le joueur peut ne jamais être vendu ou partir libre. » Une nouvelle habitude que les clubs vont devoir apprendre à apprivoiser pour ne pas se mettre dans des situations financières difficiles.

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