Meilleure joueuse de la Coupe du monde, Megan Rapinoe a réaffirmé son intention, partagée par ses coéquipières américaines, de ne pas se rendre à la Maison Blanche. Tout en égratignant à nouveau le président des Etats-Unis, Donald Trump. « Votre message est d’exclure les gens. Vous m’excluez, vous excluez les gens qui me ressemblent, les personnes de couleur et aussi ces Américains qui peuvent vous supporter. » Invitée par CNN mardi, Megan Rapinoe n’a pas mâché ses mots au moment d’adresser un message fort à Donald Trump, en faisant notamment référence à son fameux slogan (« Make America great again », ou « Rendre sa grandeur à l’Amérique »): « Vous remontez à une époque qui n’était pas géniale pour tout le monde. C’était peut-être bien pour quelques personnes, et peut-être que c’est encore le cas pour quelques autres aujourd’hui, mais ce n’est pas suffisamment bien pour les Américains dans ce monde. » Ce serait une opportunité pour cette administration d’exhiber l’équipe Megan Rapinoe Sévèrement critiquée par le président américain pour avoir déclaré il y a quelques semaines, dans des termes peu amènes, qu’elle ne comptait pas se rendre à la Maison Blanche en cas de victoire de Team USA en France, la championne du monde, élue meilleure joueuse de la compétition, a réaffirmé sa position. « Je n’irais pas. Et je crois que toutes les membres de l’équipe à qui j’en ai parlé de cela n’iraient pas. Car ce serait une opportunité pour cette administration d’exhiber l’équipe. Et je ne pense pas du tout que cela fasse sens pour nous. Je ne peux pas imaginer qu’une de mes coéquipières veuille être mise dans cette position, a-t-elle tonné. Et je ne pense pas que nous voulions être coopté ou corrompu par cette administration. »En revanche, celle qui a également terminé meilleure buteuse du Mondial français, à égalité avec sa compatriote Alex Morgan et l’Anglaise Ellen White (6 buts), est disposée à répondre positivement à d’autres invitations venues de Washington. « Oui à AOC (Alexandria Ocasio-Cortez, plus jeune candidate jamais élue au Congrès américain, ndlr), Nancy Pelosi (présidente de la Chambre des représentants, ndlr), au Congrès bipartite, oui à Chuck Schumer (chef du groupe démocrate au Sénat, ndlr). Oui à quiconque veut nous inviter pour avoir une conversation de fond et qui croit aux mêmes choses que nous. » En attendant, Rapinoe et ses partenaires ont eu le droit à une parade dans les rues de New York mercredi, et ont ainsi encore pu se rendre compte de leur immense popularité outre-Atlantique.