Toujours hanté par les démons de Belo Horizonte en 2014, le Brésil n’a pas raté son nouveau rendez-vous à domicile. La Seleçao, même privée de Neymar, a triomphé en finale de la Copa America dimanche soir, au détriment du Pérou (3-1), pour un premier titre majeur gagné depuis 2007. Non, le Brésil n’avait pas complètement disparu des grands rendez-vous internationaux des dernières années, en attestent sa médaille d’or olympique en 2016, ou ses succès en Coupe des Confédérations en 2009 et 2013, mais ce sont surtout les trop nombreux échecs de la Seleçao qui avaient marqué les esprits depuis la victoire en Copa America 2007, face à l’Argentine (3-0). Il y avait eu les désillusions sur les éditions 2011, 2015 et 2016 de cette même compétition, et surtout cette déroute de 2014, vécue comme un drame national, dans le dernier carré d’une Coupe du monde organisée à domicile, sur la pelouse du stade Belo Horizonte, contre l’Allemagne de Toni Kroos ou Thomas Müller (7-1).Bien évidemment, ces ratés ne seront pas effacés pour autant, mais en s’imposant dimanche soir, en finale de la Copa America contre le Pérou (3-1), Daniel Alves et ses coéquipiers sont parvenus à briser la mauvaise spirale. La troupe de Tite était logiquement désignée comme la grandissime favorite de ce dernier rendez-vous sud-américain, face à un adversaire a priori largement à sa portée. Le passé entre les deux équipes dans le tournoi continental, 13 victoires pour 2 défaites côté Seleçao, ajoutait du crédit à l’éventualité de voir le trophée estampillé Conmebol soulevé par les Brésiliens dans la soirée. Sans parvenir à se montrer véritablement impérial, ce Brésil a néanmoins tenu son rang face à un bloc adverse pugnaces et bien organisé.La main de Thiago Silva, le rouge de Gabriel JesusMais l’entame de match de la Seleçao a aussi permis de faire promptement la différence. Gabriel Jesus, alerté par Daniel Alves, fait la différence sur la droite et sert Everton sur un plateau pour le but de la délivrance (1-0, 15e). Des opportunités, il y en aura d’autres pour Casemiro et consorts dans ce premier acte, mais c’est pourtant le Pérou qui égalise, sur penalty, par Paolo Guerrero (1-1, 44e) suite à une main du Parisien Thiago Silva. Toutefois, signe d’une force mentale retrouvée, les locaux égalisent avant le repos, grâce à Gabriel Jesus, mis sur orbite par Arthur Melo après un excellent travail de récupération du précieux Roberto Firmino (2-1, 45e+3).Malgré de belles tentatives à mettre au crédit notamment d’un Philippe Coutinho plutôt remuant en seconde période, les Auriverde devront patienter avant de se sentir quelque peu soulagés, car la fin de partie a donné quelques sueurs froides au quintuples champions du monde, la faute à l’exclusion, pour un second carton jaune, du Citizen Gabriel Jesus (70e). Mais la soirée du peuple brésilien n’a pas été gâchée, ponctuée par un nouveau penalty, obtenu par la révélation du tournoi, Everton, et transformé par le nouvel entrant Richarlison (3-1, 90e). Et revoilà le Brésil au sommet de sa hiérarchie continental.