Football.fr Publié le 19/06/2019 à 18h48, Mis à jour le 19/06/2019 à 19h08 Consultant de beIN Sports et présent au Brésil depuis une semaine pour couvrir la Copa América, Patrice Ferri évoque les difficultés de la Seleçao, privée de sa star Neymar. Patrice, quelle est l’ambiance au Brésil ?On y est depuis une semaine et, effectivement, il n’y a pas une grande euphorie, ce n’est pas du tout la Coupe du monde. J’ai le sentiment qu’il y a un peu de désintéressement des Brésiliens pour leur équipe. Ils ont un peu de mal à se reconnaître dans cette équipe. Les deux premiers matches n’aident pas. La victoire contre la Bolivie (3-0) n’a pas été très nette, alors que le nul contre le Venezuela était bien laborieux (0-0). Je ne sais pas s’il y aura un engouement général après la phase de poules. Ce serait un sacré échec si la Seleçao ne gagne pas alors que l’Argentine de Lionel Messi a du mal. L’absence de Neymar offre la possibilité aux autres joueurs offensifs de briller. Or ce n’est pas le cas pour l’instant…Quand Neymar est sur le terrain, on dit que ses coéquipiers n’ont pas assez l’occasion de s’exprimer, mais quand Neymar n’est pas là, ils n’y arrivent pas ! Ont-ils le talent ? Après deux matches, je me dis que l’absence de Neymar pèse beaucoup. Quand il n’est pas là, il n’y a pas d’étincelle, on l’a ressenti encore hier. On s’aperçoit qu’il n’y a pas grand-chose. Gabriel Jesus est bon dans la surface mais il a besoin de ballons, or le jeu offensif est stérile pour l’instant. Franchement, combien d’occasions franches ont-ils eu face au Venezuela ? Pas beaucoup. Même les buts refusés par la VAR sont consécutifs à des actions brouillonnes. [ RÉSUMÉ VIDÉO] #CopaAmerica Le Brésil n’était pas inspiré face au Venezuela… Deux buts refusés par la VAR dont un qui semble sévère ? A vous de juger ! https://t.co/rK5MQuN0wr— beIN SPORTS (@beinsports_FR) June 19, 2019 Un joueur est censé apporter cette étincelle, c’est Philippe Coutinho !Peut-il endosser ce costume ? Est-ce une question de temps ? Je ne sais pas. Il faut rappeler qu’il n’a pas toujours été le leader de son équipe. Il était bien entouré à Liverpool et, au Barça, évidemment, il est dans l’ombre de Messi. Les coups de génie de Neymar manquent à la Seleçao. En fait, l’équipe est en gestation. Il y a du potentiel, mais sur le terrain, on n’a pas encore vu grand-chose. On est dans l’attente. Sauf que, dans cette Copa América à domicile, le Brésil n’est pas là pour offrir des promesses. Je comprends les supporters. On était hier avec des supporters brésiliens et ils sont dans l’interrogation. Les Brésiliens parlent-ils beaucoup des problèmes personnels de Neymar ?Ils sont divisés sur le personnage, mais sont unanimes sur le fait que son absence fait beaucoup de mal. Les Brésiliens aiment le foot, ils se concentrent sur les matches du Brésil en ce moment. La pauvreté du jeu les inquiète davantage que toutes les news sur Neymar, d’autant que la presse brésilienne sort quelque chose tous les quarts d’heure… Scaloni veut faire jouer son équipe comme le Barça Quelles équipes vous ont impressionné depuis le début de la compétition ?Il y en a trois. L’Uruguay a fait forte impression contre l’Equateur (4-0). Les joueurs se connaissent parfaitement, ils sont matures, les enchaînements collectifs sont bons et il y a deux phénomènes devant (Luis Suarez et Edinson Cavani). Le Pérou (vainqueur de la Bolivie mardi, 3-1) est débordant d’énergie, le système tactique est bien maîtrisé et les joueurs sont vraiment déterminés. Enfin, la Colombie a su parfaitement gérer l’Argentine (2-0). Ces trois équipes peuvent largement aller jusqu’au bout. Vu les failles du Brésil et de l’Argentine, ce ne serait pas vraiment une surprise, d’autant qu’il y a une jurisprudence avec le double sacre des Chiliens. Certaines équipes sont vraiment en grande forme physique. C’est d’ailleurs le cas du Qatar, qui pourrait être un adversaire particulièrement coriace pour l’Argentine lors du 3e match. Lionel Scaloni a-t-il vraiment trouvé un système efficace autour de Lionel Messi pour gagner ?Scaloni a un problème: il gère une sélection et non un club, son groupe au eu 10 jours pour se préparer. Les joueurs doivent trouver des circuits de passes pour faire briller un seul homme, or ils ne se connaissent pas assez. Scaloni est jeune, il a 41 ans, il veut insuffler quelque chose de nouveau en entourant Messi, mais c’est encore et toujours stérile. Di Maria ne fait pas un gros match, Agüero est transparent, il n’a pas David Silva ou Bernardo Silva pour le servir. Il doit se sacrifier pour un joueur et ce n’est pas ce qu’il fait en club. Scaloni veut faire jouer son équipe comme le Barça, mais il associe trop de milieux relayeurs. Ça manque de changement de rythme et d’accélération. Il va y avoir du changement dans le onze contre le Paraguay (dans la nuit de mercredi à jeudi, à 2h30), Lo Celso va apparemment perdre sa place.videoDailymotion(« x7biq1t », « 100% », « 275px »);