Football.fr Publié le 18/06/2019 à 17h15, Mis à jour le 18/06/2019 à 17h22 Fidèle à son discours depuis plus de trois ans, l’ex-président de la Fifa Sepp Blatter a réagi à la garde à vue de Michel Platini, ce mardi, en réaffirmant le rôle de ce dernier et de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy dans l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Michel Platini a été placé en garde à vue ce mardi à Nanterre, convoqué par les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) dans le cadre d’une enquête pour soupçons de corruption dans l’attribution de l’organisation de la Coupe du monde de football 2022. Depuis octobre 2015, l’ancien président de la Fifa Sepp Blatter claironne que le pouvoir exécutif français a joué un rôle déterminant dans la désignation du Qatar, en faisant pression sur Michel Platini, patron de l’UEFA au moment du fameux vote du 2 décembre 2010. Une version des faits que le Suisse maintient plus que jamais. "Platini m’a téléphoné en me disant qu’il avait eu un entretien à l’Elysée avec Nicolas Sarkozy (le 23 novembre 2010, neuf jours avant le vote d’attribution de l’organisation du Mondial 2022 au Qatar) et que lui et ses amis pourraient voter pour le Qatar en raison d’intérêts économiques nationaux, martèle-t-il ce jour dans un entretien accordé à L’Equipe. Je lui ai demandé si Sarkozy l’avait forcé. Il m’a répondu que non, mais qu’il avait dit que ce serait bien de voter pour le Qatar. Et ça s’est passé comme ça: les quatre voix amenées par Michel – la sienne et les trois autres – ont fait pencher la balance."Guéant entendu égalementLe Qatar a hérité du Mondial 2022 aux dépens des Etats-Unis à 14 voix contre 8, alors que Sepp Blatter dans ses projections avait misé sur une victoire américaine à 12 contre 10. "On avait un consensus au comité exécutif: un ticket Russie (pour 2018) puis États-Unis (pour 2022). Mais ces quatre voix en faveur supposée des Etats-Unis ont disparu et j’ai attribué ça à l’intervention française." Outre celle de Michel Platini, les trois autres voix qui ont redistribué les cartes ne sont pas formellement identifiées selon l’ex-dirigeant du football international. "Je ne suis pas en mesure de donner ces renseignements. C’était le groupe qui était autour de Platini, sûrement des Européens…" L’intervention politique française a fait pencher la balance Sepp Blatter Et Sepp Blatter d’affirmer avec force: "Le Qatar n’a pas acheté la Coupe du monde. Peut-être que cet avis est faux, mais je le maintiens. C’est l’intervention politique française qui a fait pencher la balance pour le Qatar !" Via un communiqué ce mardi, le conseiller juridique de Michel Platini, Maître William Bourdon, assure que son client est "absolument confiant sur la suite". "Il n’a strictement rien à se reprocher et affirme être totalement étranger à des faits qui le dépassent. […] Il ne s’agit en aucun cas d’une arrestation, mais d’une audition comme témoin dans le cadre voulu par les enquêteurs, cadre qui permet d’éviter que toutes les personnes entendues, puis confrontées, ne puissent se concerter en dehors de la procédure."Selon BFM TV, Sophie Dion, ex-conseillère de Nicolas Sarkozy, a également été placée en garde à vue pour évoquer cette journée du 23 novembre 2010 et ce déjeuner en présence du Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, devenu depuis émir du Qatar. Mediapart ajoute que Claude Guéant, ancien secrétaire général de l’Elysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy et ancien ministre de l’Intérieur, a pour sa part été entendu sous le statut de suspect libre.videoDailymotion(« x7bgw0e », « 100% », « 275px »);