Football.fr Publié le 01/06/2019 à 15h10, Mis à jour le 01/06/2019 à 16h10 Irrésistibles sur la dernière décennie, les clubs espagnols seront les spectateurs de la finale de Ligue des champions 100 % anglaise entre Tottenham et Liverpool ce samedi, à Madrid (21h). Les ogres de la Liga ont perdu la main. Explications. Tottenham 21h00 A jouer Liverpool Voir le direct entre Tottenham – Liverpool Le Wanda Metropolitano Stadium aurait dû être l’écrin idéal pour perpétuer l’insolente domination du football de club espagnol. Au lieu de quoi, l’antre de l’Atlético Madrid sera ce samedi soir (21 heures) le théâtre d’un duel 100 % anglais entre Tottenham et Liverpool, qui offre l’assurance d’un vainqueur non-espagnol pour la première fois depuis 2013. Trois jours après une finale de Ligue Europa remportée par Chelsea contre Arsenal (4-1).Cette saison marque la fin d’une décennie où rien ni personne n’était en mesure de résister aux ogres de la Liga avec en Ligue des champions, depuis 2009, les quatre titres du Real Madrid, les trois couronnements du Barça et les deux finales de l’Atlético ; là où dans le même temps, le sacre de Chelsea face au Bayern Munich en 2012 faisait figure d’exception pour la Premier League.Le club et le collectif avant toutPlusieurs facteurs viennent soutenir ce retour en force des clubs anglais au sommet de l’Europe. A commencer évidemment par cette force de frappe financière incomparable, liée aux droits TV colossaux de la PL, où Huddersfield, le dernier de la saison qui vient de s’achever, bénéficie d’une manne en la matière supérieure à l’ensemble des clubs de la Liga, à l’exception du Real et du Barça au cours de la saison 2017-2018.Mais si l’argent coule à flots sur le championnat d’Angleterre, force est de constater que ces moyens ne seraient rien sans l’apport d’une génération de techniciens étrangers qui ont contribué à révolutionner ce football. Jürgen Klopp, Mauricio Pochettino et bien sûr Pep Guardiola se posent là. C’est l’avis de l’ancien international camerounais Lauren, qui a débuté et achevé sa carrière en Espagne, tout en ayant évolué huit saisons durant en Angleterre sous les maillots d’Arsenal et de Portsmouth. Les individualités n’ont pas été en mesure de sauver leurs équipes dans cette Ligue des champions Jorge Valdano (ex-buteur et manager du Real Madrid) "La chose la plus intelligente que les équipes de Premier League ont accompli, c’est de signer les meilleures coachs du monde", confirme l’ancien Gunner, reconverti en tant que consultant pour LaLiga TV et qui vit aujourd’hui à Séville. Pour lui, Guardiola, Klopp et Pochettino "ont changé la mentalité du football anglais." (…) "Ils ont créé une Premier League différente, qui possède toujours la même intensité et vitesse, mais ces entraîneurs ont ajouté beaucoup d’idées différentes." Qui pourraient trouver leur synthèse dans cette promotion du jeu de possession avec une moyenne du nombre de passes faites sur un match par les équipes du Top 6 de PL qui était de 481,3 en 2015-2016, la saison qui a précédé l’arrivée de Guardiola sur le banc de Man City. Cette saison, elle a bondi à 599,1.Des méthodes continentales qui ne peuvent pas masquer l’autre constat édifiant de cette saison européenne, que ne manque pas de relever l’ancien buteur et manager madrilène Jorge Valdano sur la chaîne #vamos avec "l’importance du collectif sur les individualités." Ou quand Ronaldo et Messi, malgré leurs efforts, ont échoué, "Liverpool a accompli son grand triomphe contre le Barça sans Roberto Firmino ou Mohamed Salah." Même constat pour les Spurs privés d’Harry Kane. "Les individualités n’ont pas été en mesure de sauver leurs équipes dans cette Ligue des champions."Une leçon qui, dans un pays qui a engendré les Galactiques et la fameuse MSN, mérite d’être méditée, comme l’appelle de ses vœux notre confrère du quotidien AS Alfredo Relano dans un éditorial publié jeudi: "Je ne le déplore pas (quatre finalistes anglais). Nous devons à l’Angleterre l’invention du football, écrit-il, et pour notre propre jeu, qui a connu tant de succès en Europe ces dernières années, une réflexion ne fera pas de mal. Le football anglais a été renouvelé avec ce dont il avait besoin, mais a su préservé quelques valeurs, dont la première est peut-être que le club se tient au-dessus des individus. Ici, c’est l’inverse. C’est ce que nous pouvons apprendre d’eux."