À l’occasion de son 80e anniversaire, le 16 octobre 2025, la FAO célèbre ses succès dans la lutte contre la faim tout en appelant à une action mondiale urgente. Face aux crises climatiques, économiques et sanitaires, le Directeur général, Qu Dongyu, insiste sur la transformation des systèmes agroalimentaires. La FAO propose quatre priorités : optimiser la production, améliorer la nutrition, protéger l’environnement et rehausser les conditions de vie. Ces initiatives visent à garantir un avenir sans faim pour tous.
Le 16 octobre 2025, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) célébrera ses 80 ans lors de la Journée mondiale de l’alimentation. Malgré des avancées significatives depuis sa création en 1945, le Directeur général, M. Qu Dongyu, a lancé un appel pressant à une collaboration internationale renforcée, insistant sur la nécessité d’accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux pour éradiquer la faim.
Dans un éditorial publié à l’occasion de cet anniversaire, M. Qu Dongyu a retracé les progrès réalisés : alors qu’en 1945, près des deux tiers de la population mondiale manquaient d’un accès suffisant à l’alimentation, la production alimentaire mondiale couvre aujourd’hui largement les besoins caloriques, malgré un triplement de la population. Pourtant, environ 8,2 % des habitants de la planète souffrent encore de sous-alimentation chronique.
« Nous sommes à un tournant : progresser ou régresser », a-t-il déclaré.
Le Directeur général a salué les accomplissements de la FAO et de ses pays membres, comme l’éradication de la peste bovine ou l’établissement des normes du Codex Alimentarius pour la sécurité alimentaire. Il a également rappelé la réponse efficace à l’invasion de criquets pèlerins en 2019, où 231 millions de dollars mobilisés ont permis d’éviter des pertes estimées à 1,77 milliard de dollars, sécurisant ainsi l’alimentation de plus de 40 millions de personnes.
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Cependant, il a mis en garde contre les menaces actuelles qui ne respectent pas les frontières : crises climatiques, ralentissements économiques, impacts des conflits, ainsi que la propagation de maladies comme la grippe aviaire, la chenille légionnaire d’automne ou les invasions acridiennes. Face à l’interconnexion croissante des systèmes agroalimentaires, aucun pays ne peut relever ces défis seul.
Quatre priorités stratégiques de la FAO
Pour répondre à cette urgence, la FAO a articulé sa vision autour de quatre priorités interdépendantes :
- Optimiser la production : Permettre aux agriculteurs de produire davantage tout en utilisant moins de ressources.
- Améliorer la nutrition : Mettre l’accent sur la qualité de l’alimentation pour lutter contre la malnutrition et l’obésité.
- Protéger l’environnement : Préserver les écosystèmes et leurs nombreux bénéfices.
- Rehausser les conditions de vie : Garantir aux populations rurales une existence digne et des opportunités d’avenir.
Pour atteindre ces objectifs, M. Qu Dongyu a présenté plusieurs programmes phares de la FAO, conçus pour réduire les inégalités et faciliter l’accès aux marchés :
- L’Initiative Main dans la main : Elle cible les opportunités d’investissement pour diriger les fonds vers les régions les plus pauvres, mais à fort potentiel agricole.
- L’Initiative Villages Numériques : Elle cherche à combler le fossé numérique en connectant les agriculteurs aux opportunités du commerce en ligne.
- Le programme Un pays, un produit prioritaire : Il valorise des produits agricoles locaux uniques pour promouvoir des systèmes agroalimentaires durables.
- La Coopération Sud-Sud et triangulaire : Elle favorise les partenariats et les investissements entre pays en développement.
Qu Dongyu souligne que les outils, politiques et compétences nécessaires pour éliminer la faim existent déjà. Il a appelé à une action cohérente et soutenue, affirmant qu’une ambition collective permettra à la FAO de réaliser sa mission et de garantir un avenir de sécurité alimentaire pour tous.
