Au Burundi où le taux de chômage est de 65.4%, (ISTEEBU), la majorité des jeunes burundais se plaignent à qui veut l’entendre sur le chômage et le manque d’opportunités. Les entreprises innovantes sont un moyen de sortie en vue d’un développement durable. Japhet net Ndabagiriye utilise la pisciculture et l’entomoculture comme arme contre la pauvreté.
«L’entrepreneuriat pour nous les jeunes est possible, si on y met du sien.» Voici ce que nous affirme Japhet Net Ndabagiriye, jeune entrepreneur évoluant dans la Zone de Kinama de la commune Ntahangwa en mairie de Bujumbura. Il lance son entreprise Akeza Village Fermier en 2021 et c’est avec surprise qu’il évalue positivement avec un succès d’embaucher en une année 5 autres jeunes.
Ce jeune homme a choisi de faire de l’élevage de poisson-chat africain dont le nom scientifique est « Clarias gariepinus » son fer de lance. Il a également élaboré une stratégie de production de granulés pour l’alimentation de ces animaux aquatiques. Ces activités lui ont valu la première place dans la commune de Ntahangwa dans le cadre des projets innovants mis en place par le programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes (PAEEJ).
«Je me suis vite rendu compte que le gouvernement du Burundi ne pouvait pas tous nous satisfaire en matière d’emploi », nous dit Ndabagiriye. Son rêve depuis l’enfance a toujours été d’entreprendre. Après l’obtention de son diplôme, il s’est consacré à l’entrepreneuriat au travers de l’élevage des poissons chat et la production des nutriments pour l’alimentation des poissons.
Le Chef de l’Etat Evariste Ndayishimiye l’a d’ailleurs si bien souligné lors du dernier forum des jeunes qui s’est tenu en février au Stade Intwari à Bujumbura.
«Nous sommes sur le champ de bataille afin de lutter contre la pauvreté. J’interpelle tous les burundais surtout les jeunes à user de leurs forces pour qu’ils puissent se créer et initier des activités qui leur permettront de bâtir leur avenir », s’est ainsi exprimé le numéro un burundais.
M. Ndabagiriye, qui a toujours pris au mot le président de la république nous a présenté deux étangs hors sol qu’il a construit dans leur parcelle et nous a parlé de deux autres se trouvant dans la commune de Rugombo en province Cibitoke. C’est dans ces dernières que se déroule tout le processus de la reproduction artificielle et de la maturation de ses poissons chat.
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De la production à l’encaissement du bénéfice
« La période que prend la reproduction des poissons est comprise entre 6 et 9 mois. » Et on peut facilement obtenir à l’issu de ce temps des poissons allant de 1kg à 3 kg. Et le prix du kg de poisson est de 10.000 Bif. Nous a-t-il indiqué.
A cet élevage ce jeune ambitieux ajoute la production de granulés. Des éléments nutritifs pour les poissons composés d’asticot, de maïs et de soja.
«Depuis que j’ai produis ces granulés j’ai reçu pas mal de commandes de personnes qui veulent s’approvisionner en granulés. Malheureusement ma production reste encore faible pour satisfaire à la demande,» martèle toujours Ndabagiriye.
De la petite parcelle à l’usine
«Mon objectif actuellement est de construire une usine de production d’éléments nutritifs de poissons car je me suis rendu compte que ces granulés sont des produits très demandés sur le marché, mais que la demande est très supérieure à l’offre,» a-t-il ajouté.
A la demande de savoir les difficultés qu’il a rencontré dans l’élaboration de son projet, Japhet nous a fait savoir qu’au début il lui a été difficile de trouver les aliments pour nourrir ses poissons. Mais avec la production des granulés cet élément n’est plus un problème.
Le lauréat communal de la PAEEJ a terminé en interpellant les jeunes gens à retrousser leurs manches et se tourner vers le secteur de l’entreprenariat. Il est la locomotive de leur développement personnel et celui de la nation.
Dans un contexte social miné par plusieurs défis et challenges Japhet Net Ndabagiriye peut être considéré sans exagération comme un des acteurs clé du développement du Burundi. Son avenir reste très prometteur.
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Ludovic Nkongoro