Au Burundi, l’UNESCO soutient le développement de l’éducation aux médias et l’information afin de permettre aux individus de penser d’une manière critique. Un programme acquis d’elle est déjà mis sur pied par les organisations des jeunes engagées dans la collecte et la promotion de la véracité de l’information.
Ce mardi 13 décembre 2022, dans le contexte du lancement officiel de la célébration de la semaine mondiale de l’éducation aux médias et à l’information (EMI), Édition 2022, Paul Coustère, Directeur Régional de l’UNESCO pour l’Afrique Centrale, indique qu’il est important de célébrer l’EMI car il répond à un grand défi de l’ère numérique et un axe prioritaire de soutien de l’UNESCO. Les célébrations sont sous le thème “ favoriser la confiance : un impératif de l’éducation aux médias et à l’information”.
Selon l’UNESCO, plus de 60% de la population mondiale utilise Internet. Alors, une grande proportion de ces utilisateurs manque de compétences dans l’éducation à l’information. En effet, les utilisateurs ont besoin de maximiser leurs avantages et de minimiser les effets néfastes dans ce domaine.
M. Coustère a rappelé que l’UNESCO soutient l’accroissement de l’EMI dans le but de renforcer les capacités des différents acteurs privés et publics. Parmi ces acteurs, on trouve notamment des décideurs politiques, éducateurs, professionnels des médias et même des populations défavorisées.
Le Burundi est le 86e pays célébrant la semaine de l’EMI
En 2021, ce sont 85 pays du monde entier qui ont célébré la semaine de l’éducation aux médias et à l’information. Le Burundi est le 86e pays en 2022 inscrit sur la liste des pays du monde qui ont fêté cette journée. Grâce aux efforts de 24 pays du monde ayant déjà pris des mesures visant à élaborer une politique et une stratégie nationale en matière de l’EMI, 400 Organisations des jeunes dans le monde ont été créées et formées en la matière par l’UNESCO.
Par ailleurs, depuis le 10 Novembre 2022 jusqu’à nos jours, le pays compte 22 organisations des jeunes engagés dans le cadre du projet EMI.
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UNESCO continue sa caravane de sensibilisation à l’EMI
Le spécialiste des programmes et expert en communication pour le développement chez UNESCO Afrique centrale, Serges Banyimbe, a insisté sur le spectre de la source de l’information car le citoyen a besoin d’entendre une information qui vient d’une source sûre pour éviter de tomber dans les rumeurs. « Tout le monde est consommateur d’informations », a-t-il dit. C’est dans cette optique que chaque citoyen devrait avoir des notions sur l’EMI pour que tout le monde comprenne de la même manière une vraie information à consommer.
Fabrice Kaburugutu, membre de l’Organisation des jeunes leaders engagés pour le développement durable, a fait savoir que lorsqu’il a eu la 1ère formation sur l’EMI et l’engagement civique, il a contribué dans cette association dans l’intégration de ces projets dans leur politique et aussi dans le statut. En tant que jeune pionnier dans l’EMI, il a développé l’esprit critique pour les informations, pour éviter des informations biaisées, qui ne sont pas analysées et traitées par un média, ou même par son organisation.
L’association des jeunes leaders engagés pour le développement durable a compris que dans ce pays, les jeunes sont bousillés par des informations mal intentionnées. Ces dernières sont celles trouvées sur les réseaux sociaux sans être vérifiées, analysées et traitées par une institution habilitée.
Mélance Irakoze, membre d’une autre association des jeunes adhérés dans le projet EMI, précise que les rumeurs constituent les obstacles majeurs pour l’information, même si une rumeur est, dès le départ, une information. Il a expliqué que les renforcements de capacités sur le sujet de la rumeur sont importants pour éviter que les citoyens ne soient pas embêtés par des informations sans contenu, mais plutôt de recevoir la véracité de l’information avec crédibilité de la source.
Les perspectives d’avenir pour l’UNESCO et l’organisation des jeunes
Aujourd’hui, nous travaillons avec l’Institut Mahatma Gandhi de l’UNESCO pour l’éducation à la paix et au développement durable (MGIEP). Dans les années à venir, nous comptons travailler avec le Conseil National de la Communication (CNC) pour apprendre davantage le suivi et évaluation de cette institution étatique régulant les médias au Burundi, dit M. Kaburugutu.
Dans la continuité du programme de l’EMI, UNESCO a affirmé qu’en 2023, le projet va plonger pour les acteurs de la régulation des médias. Les échanges vont porter sur l’éducation des médias dans la formation initiale et continue des professionnels des médias qui vont se faire dans les enceintes de différentes universités de Bujumbura.
Précisons que l’UNESCO est la principale organisation à promouvoir l’éducation aux médias et à l’information. C’est ainsi que la semaine de l’EMI donne l’occasion d’accroître l’engagement aux acteurs de tous genres dans le monde entier, à travers la diffusion factuelle aux postules cibles, accessibles, clairs, multilingues et fondés sur les données scientifiques.
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Blandon Uwamahoro