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SANTE

Des sanctions sont prévues pour tout prestataire de soin en cas d’un délit, un ouf de soulagement (population burundaise)

des voitures devant l'entrée d'une hôpital à bujumbura
Pour la première fois au Burundi, des sanctions seront prises pour tout prestataire de soin en cas d’une faute médicale. Un ouf de soulagement pour la population qui serait souvent la proie d’une erreur ou faute médicale.

Il est venu à point nommé le nouveau code de la déontologie médicale qui sera très bientôt mise en place. Applaudie à cet effet Vanessa Nt. qui a été victime d’un manque d’assistance médical alors qu’elle avait des contractions utérines.

En effet, sa raison d’acclamer la correction du personnel soignant remonte à l’année dernière.

« Je n’oublierai jamais les 3 jours de douleur pelvienne en attente d’une échographie dans un hôpital public. » Martèle Vanessa Nt. avant de s’ouvrir à notre journaliste.

Avec sa grossesse primigeste de 2 mois, Mme Nt. s’était rendue à un des hôpitaux publics de province sanitaire de Kayanza. En plus des contractions utérines, elle dit qu’elle observait des métrorragies.

Après quelque temps de marche, son calvaire commence dès son arrivée à l’hôpital, où elle s’attendait au salut.

Au service des urgences gynéco obstétricales, Madame Nt. a été accueillie par une infirmière. Qui devrait à son tour appeler un médecin pour décider de la conduite à tenir.

Hélas, il est 17h, le médecin est à la maison. Un appel téléphonique s’impose.  À l’infirmière d’essayer l’appel.

Le malheur ne vient pas tout seul. À la compagnie de téléphonie : « Le mobile de votre correspondant est éteint, veuillez réessayer plus tard ».

Madame Nt. « Cette réponse a redoublé ma douleur. »

L’infirmière essayait de rappeler le médecin à maintes reprises.

Ce n’est qu’après une heure que ce dernier répond : « J’étais au lit, je vais me doucher et je viens. » relate Madame. Nt la réponse du médecin.

Selon elle, j’entendais toute la conversation comme si le téléphone de l’infirmière était en mode haut-parleur. Mais il a fallu une autre heure d’attente.

Dans la foulée, il regardait sur sa montre et dit : « je suis en retard pour descendre à Bujumbura. Alors j’appelle Dr Evariste. Pour venir lui faire une échographie. Et vérifier si la fausse couche a déjà eu lieu ou pas et décidé pour la conduite à tenir. »

« Le premier médecin Dr Claude disparaît tout de suite et j’ai attendu 30 minutes pour que Dr Evariste arrive ». Raconte Madame Vanessa.

À son arrivée, l’infirmière lui a dit tout ce que Dr Claude venait de recommander. Dr Épode a répliqué : « Je ne peux pas faire l’échographie, qu’elle attende demain matin. Administre-la du Spasfon. » disait Dr Epode à l’infirmière de garde.

Le médecin arrive, il exige de me mettre sur la table gynécologique. Il me fait l’examen gynécologique (touche vaginale, pose le spéculum, …).

Une autre nuit à l’hôpital, toujours en attente de l’échographie

Elle me fait la dose. Et me disent les prix des chambres. Mon mari qui m’avait accompagné se lance dans le parcours de paiement de la chambre. Et je suis allée me coucher sous une douleur abdominale aiguë. « Il comprend que c’était une nuit blanche. » ajoute-elle.

« Le matin arrive, on engage l’exploit de chercher Dr Epode pour me faire l’échographie afin de décider la suite. » Madame Vanessa.

« Mon mari cherche d’abord la soignante qui m’a reçu la nuit pour qu’elle rappelle à Dr Epode le rendez-vous d’examen. Mais cette dernière a été remplacée par une infirmière de la journée. Celle-ci qui dit que parmi les patients transmis par la prestataire de garde, le nom Vanessa ne figurait pas. »

Étonnée de la situation, Vanessa indique que son mari a décidé de chercher le numéro de téléphone du Dr Epode. Il lui téléphone et Dr Epode vient à 17h. Il me rend visite dans ma chambre d’hôpital et dit que l’échographie se fera demain.

Troisième nuit à l’hôpital, toujours en attente de l’échographie

Le troisième jour. Ce même soir, moi et mon mari décidions de rentrer pour qu’au lendemain l’on se rende à l’hôpital privé.

Ce troisième jour, je me suis dirigé à l’ hôpital privé de Ngozi. On m’a fait l’échographie et la fausse couche était en cours. Ils l’ont complétée à l’aide d’une curette. Ils m’ont donné des médicaments et je suis rentrée le jour même.

Cet hôpital public restera gravé dans mon cœur. Et je ne m’y rendrai jamais chaque fois que je serai en vie. Conclu Madame Vanessa.

A lire: Burundi: les mesures contre le coronavirus sont-elles suffisantes?

Les mesures d’amélioration des travaux des médecins

Cette année s’annonce bien pour les patients. Une Assemblée générale de l’ordre de médecins du Burundi a été organisée dans les quinzaines du mois de janvier. Le président de cette association a énuméré les réalisations pour cette année 2021. Parmi celles-ci, nous citons la promulgation du code déontologique (Des corrections pour tous les professionnels de santé).

Sylvain Pierre Nzeyimana , président a annoncé que l’ordre de médecins du Burundi a mis en place d’une commission de discipline. Elle sera chargée de voir comment les médecins travaillent au besoin de la population et sanctionner les récalcitrants.

Qu’en est-il pour le gouvernement ?

Le ministre de la santé publique, Thaddée Ndikumana, confirme la démarche d’un projet du décret-loi portant le code déontologie médicale. Par ailleurs, soucieux de l’amélioration de la qualité de soins, le ministre Ndikumana indique que l’ordre des médecins traitera certaines fautes. Ainsi conseiller si possible. Mais aussi insiste que les erreurs volontaires seront sanctionnées sans toutefois violer le Code pénal.

La disponibilité de ce code de déontologie médicale serait de 15 jours. Selon Thaddée   Ndikumana, ministre de la santé publique et de la lutte contre le Sida.

A lire aussi: LOI N°ll O~DU 30 MAI 2018 PORTANT CODE DE L’OFFRE DES SOINS ET SERVICES DE SANTE AU BURUNDI

Par Freddy bin Sengi  

 

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