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Covid-19: quelle est la place des femmes dans la relance économique post-covid-19 ?

Le débat sur le rôle que jouent les femmes dans les économies des pays n’est pas nouveau. Actuellement, la place des femmes doit être dominante dans le secteur formel que dans l’informel. La période post-covid-19 devrait s’annoncer sans inégalité des genres.

Au vu et au su de tout le monde, la pandémie de Covid-19 disloque la charpente économique des pays. Aucun domaine n’est alors épargné. Dorénavant, les pays tentent de restructurer leurs économies.

Dans cette émulation, « les femmes doivent faire partie du processus de prise de décisions […]. Il est indispensable que l’égalité des sexes, l’entrepreneuriat féminin et l’autonomisation des femmes soient au centre des préoccupations. En effet,  lorsqu’il s’agit de trouver sur le continent des solutions favorables à la résilience économique. C’est la voie à suivre pour mettre l’Afrique sur le chemin de la croissance économique », soutient AtsukoToda, Vice-présidente ai de la BAD chargée de l’Agriculture et du Développement humain et social.

Pourtant, la mentalité discriminatoire est toujours vivante sur le continent africain. Bien que l’Afrique n’ait pas enregistré des taux élevés de mortalité et d’infections de Covid-19, mais la maladie a aggravé les inégalités. Ce phénomène est illustré par le fait que la majorité des entreprises africaines des femmes sont dans le secteur informel. Cela signifie qu’elles ne sont pas déclarées.

Durant la période de Covid-19, les pays africains ont eu beaucoup d’aides financières. Cependant, les entreprises dirigées par des femmes n’ont pas bénéficié de ces financements, regrette Esther Dassanou, directrice de l’AFAWA, une initiative panafricaine de la BAD. AFAWA a pour objectif de combler le déficit de financement de 42 milliards de dollars américains qui fait défaut aux femmes entrepreneures africaines.

Pas mal d’experts convergent sur ce point. AbduMukhtar, Directeur du département du développement industriel et commercial à la BAD, souligne qu’il est nécessaire de reconnaître comme formelle les entreprises dirigées par des femmes œuvrant dans l’informel.

« Tant que les femmes entrepreneures resteront confinées dans le secteur informel, nous ne les verrons pas vraiment bénéficier de tous ces différents investissements », constate la directrice d’AFAWA.

Rappelons que le rapport du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) produit en 2016-2017, montre que le taux d’entrepreneuriat féminin en Afrique subsaharienne atteint 25,9 % de la population féminine adulte. Cela signifie qu’en Afrique, une femme sur quatre lance ou gère une entreprise. Néanmoins, les femmes réinvestissent jusqu’à 90 % de leurs revenus dans l’éducation, la santé et l’alimentation de leur famille et de leur communauté, contre 40 % chez les hommes.

Par Salvator Niyonizigiye
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