Dans le rapport sur l’état des droits de l’homme au Congo-Brazzaville, publié ce mardi 22 février 2022, le Centre d’Actions pour le Développement (CAD), qualifie ce pays comme étant une nation à désert médical. Ce rapport montre qu’au Congo, l’offre de santé est encore inadéquate.
Le Congo est comme un désert médical de 342 000 kilomètres carrés. Selon les données du ministère de la santé de 2018, le Congo a un médecin et 15 lits d’hôpital pour 10.000 habitants. Environ 88% des médecins sont dans les plus grands hôpitaux de Pointe-Noire et Brazzaville.
«Nos autorités vont se faire soigner à l’étranger parce qu’elles savent que nos hôpitaux sont pauvres. L’argent public est gaspillé et nos autorités n’améliorent pas la situation sanitaire. Au Congo, il ne faut pas être malade quand on n’a pas d’argent, sinon on meurt. » a déploré Trésor Nzila, directeur exécutif du CAD.
Du calvaire sanitaire
Selon ce rapport, le pays ne dispose pas d’un système de couverture sanitaire. Les hôpitaux ne disposent quasiment pas des matériels adéquats. Ils n’ont presque pas de fournisseurs de médicaments. Les personnels soignants sont négligents.
Par conséquent, les malades sont refoulés au triage par manque d’argent. La corruption est presque dans tous les systèmes sanitaires du pays. indique le rapport.
A lire : HCR honore les engagements de Gitega pour changer positivement la vie des réfugiés
«Dans le District de Goma tsé-tsé, les patients n’ont pas le choix que d’étaler leur pagnes et leur nattes pour dormir lorsqu’ils sont hospitalisés. Et lorsqu’il y a urgence, il faut négocier avec l’armée se trouvant sur place pour qu’elle fournisse un véhicule. Lorsque ce véhicule de l’armée n’est pas disponible, il faut négocier avec l’Église catholique. Les familles doivent supporter le coût du carburant. Et au cas contraire, le malade est transporté dans une brouette.» a déploré l’ONG Centre d’actions pour le développement.
Des solutions existent
Pour qu’il y ait des droits à l’accès à la santé, le rapport propose quelques voies de sortie. Premièrement, l’Etat congolais pourrait élaborer un plan de formation et de renforcement des capacités à l’endroit des agents de santé. Ensuite fournir des équipements médico-techniques adaptés à toutes les structures sanitaires du pays. Il pourrait aussi élaborer une politique d’accueil des patients et des urgences adéquates etc.
Le rapport montre qu’il y a dégradation des droits fondamentaux dans le pays. Car l’accès aux services sociaux ne répondent pas aux attentes des populations.
A lire aussi : Congo-B: une ONG présente le pays comme un «désert médical»
Willy Muhindo