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Camp Sobel : Quand l’intimité des parents influence les comportements des enfants

Maisonnette des deplacés burundais au camp de Sobel
Au camp de déplacés Sobel, en commune Mutimbuzi, province Bujumbura, des familles de plus de 7 personnes passent des nuits sous des tentes mesurant 3,5/5m et 5,80/8m. Les habitants de ce camp déplorent cette situation qui aurait un impact négatif sur le comportement de leurs enfants.

« Nous partageons une seule tente avec nos parents. Nous nous sentons toujours mal à l’aise. Même nos parents ne sont pas dans leur confort », raconte B.N une adolescente âgée de 16 ans, née dans une famille de cinq enfants, dont quatre filles et un petit garçon.

Aime Claude Nshimirimana, le responsable du développement familial au sein du site Sobel, révèle des cas de délinquance chez les adolescents. Il indique que ces comportements seraient liés à l’intimité sexuelle des parents.

Se plaignant de l’exiguïté de leurs maisonnettes, F. Ny, une mère de cinq enfants dont l’aînée a 20 ans, est l’une des femmes de ce camp qui confessent d’être presque tous les jours privés d’intimité avec leurs époux à cause de la présence de leurs enfants.

« C’est très difficile. Nous nous privons de nos devoirs conjugaux car nous avons toujours l’impression que les enfants nous entendent. Mais que faire si nous ne disposons pas d’autre moyen? On ne fait que s’abstenir », se plaint F.M

Une bombe à retardement

Les psychologues font savoir que les devoirs conjugaux devraient se faire dans la discrétion totale. Dans le cas contraire, ils peuvent générer des difficultés au niveau sexuel pour les parents voire des problèmes de conduites chez les enfants.

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« Pour des enfants non encore éveillés, entendre leurs parents jouir de l’acte sexuel traduit une souffrance. Contrairement aux ados qui deviennent excités et se hasardent un peu plus tôt.  Pour les adolescents, l’excitation qui s’accumule en eux provoque des conduites incestueuses car ils chercheront à le faire sur leurs sœurs », explique Fabien Niyongabo, directeur du centre d’aide psychosocial Ndemurura ». 

M. Niyongabo déplore les conduites oppositionnelles qui caractérisent les enfants plus tard comme la délinquance, les grossesses non désirées ou les mariages précoces.

Quant aux parents, ils ne sont pas libres de faire les rapports sexuels, ça provoque des dysfonctionnements sexuels au long terme dont le dégoût sexuel, qui par la suite, engendre l’inhibition de l’acte sexuel à cause de la crainte d’être entendu par les enfants » martèle ce psychologue directeur du centre Ndemurura.

La conscientisation intrafamiliale,  une voie de sortie

Aime Claude Nshimirimana, le chargé de développement familial à Sobel, signale qu’avec le peu de moyens dont ils disposent,  ils sensibilisent les parents et prodiguent des conseils aux enfants et leur donnent des orientations de comment les familles devraient se comporter malgré leur précarité.

« Nous invitons les parents à faire face à ces problèmes de logement, d’intimité et d’éducation des enfants ». M. Nshimirimana interpelle le gouvernement du Burundi à poursuivre les démarches qui facilitent ceux qui le peuvent d’aller vivre en dehors du site 

Pour Niyongabo, dans l’urgence, l’Etat devrait organiser des séances de sensibilisations et de formations à l’intérieur du site. Les psychologues sont mieux placés pour des formations afin que ces déplacés parviennent à comprendre que tout est encore possible pour retrouver l’élan de leur vie et développer des pensées positives.

Selon l’OIM Burundi, le site de Sobel compte 1 578 ménages, soit 6 469 personnes avec une estimation de 4 personnes par famille. Pour la majorité, ce sont des déplacés en provenance de Gatumba qui ont été délogés de chez eux par les inondations du mois de mai 2020.

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Joe Senghor

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