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Burundi : Vendeurs des jus à base de gingembre dans le viseur de l’Etat

La commercialisation du jus fabriqué à base de gingembre se fait toujours remarquer dans les boutiques et magasins de la capitale économique Bujumbura malgré son interdiction du Ministère du Commerce, des Transports, de l’Industrie et du Tourisme. Les commerçants décrient cette décision qu’ils qualifient d’injuste. 

Depuis plus d’une semaine, le Ministère Du commerce, des Transports, de l’Industrie et du Tourisme, en collaboration avec celui de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique, a interdit toute commercialisation des jus fabriqués à partir du gingembre. Selon les deux ministères, ces jus sont nuisibles pour la santé humaine. Les commerçants croisés dans les différents coins de la capitale Bujumbura ne savent pas à quel saint se vouer.

Jeanne Kabirigi est une commerçante située dans la zone Kinama qui vend le jus à base de gingembre. Ce commerce est celui qui lui permet de subvenir à ses besoins, arrêter sa commercialisation est un casse-tête. Elle souligne qu’elle a investi des capitaux importants dans ce commerce et affirme qu’elle continue à vendre ces jus prohibés malgré leur  interdiction.

Pour le moment, elle  prie chaque matin le bon Dieu pour que le stock soit épuisé. Elle précise qu’une  fois que la police aura saisi ces boissons non alcoolisées, elle ne voit pas comment elle pourra continuer à nourrir ses enfants et payer leurs frais de scolarité.

Elle réclame une indemnisation équivalant au coût d’achat des jus qui sont encore existants dans le stock. Les jus  qui sont dans le stock  s’élèvent à  deux millions cinq cents milles BIF. Jeter dans la poubelle ce capital serait une perte indicible. Mme Jeanne n’arrive pas à comprendre comment les entreprises qui produisent des jus  naissent et grandissent au vu et au su des autorités administratives. Elle se demande pourquoi l’Etat n’empêche pas à la base l’implantation de ces sociétés mais qu’à la fin ce sont les citoyens qui doivent toujours être victimes.

Le capital investi dans les jus est emprunté dans les banques

Un  commerçant de la commune Muha rencontré au centre-ville précise que l’administration locale a saisi plus de 100 cartons dans sa boutique. La perte est énorme. Il dit qu’avoir un nouveau capital pour investir dans d’autres projets  prendra une longue période. Le capital investi dans les jus est emprunté aux  banques. Aujourd’hui, il ne voit pas les moyens de remboursement de ce crédit.

Wilson Kabura, consommateur de jus de gingembre  rencontré à Ngagara, fait savoir que consommer  le jus de gingembre leur est très agréable. Il explique que les jus de gingembre coûtent moins cher par rapport aux autres boissons. Il souligne que ses moyens ne lui permettent pas d’acheter d’autres boissons.

La décision de suspendre la commercialisation de jus fabriqué à base de gingembre a été prise après la remarque de la part du Bureau Burundais de Normalisation et Contrôle (BBN), que ces boissons ne respectent pas les normes sanitaires et hygiéniques dans leur fabrication. La durée accordée pour écouler leurs stocks a expiré la semaine passée.

Le samedi 22 octobre, le ministère ayant le commerce en charge, en collaboration avec le ministère de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique, ont tenu une réunion d’échange à l’endroit des travailleurs du domaine de l’industrie de transformation au Burundi. Il a été conclu que toutes les unités de transformation qui ne seront pas en ordre jusqu’au 28 octobre 2022, devront fermer les portes pour se mettre en ordre avant toute opération.

Pacifique Gahama   

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