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Burundi- Tanzanie: Le transport ferroviaire, est-ce le levier économique qui manquait à Gitega?

Si le chemin de fer à écartement standard à être construit dans les jours à venir sera une porte de renforcement des rapports entre Gitega et Dar-Es-Salaam, ce mode de transport renferme bien d’autres opportunités. Coup de projecteur sur quelques aspects.

“Nous avons pensé à ce projet de construction du chemin de fer car il est un moyen pour développer l’économie du pays comme l’indique le plan national de développement 2018-202. Le PND 2018-2027 met un accent particulier sur tout projet qui développe le pays surtout celui de constructions des infrastructures et des routes” indique Marie Chantal Nijimbere, ministre du commerce, du transport, de l’industrie et du tourisme au Burundi  

Toujours selon la ministre Nijimbere, ce projet est en soi un avantage car il permettra de désenclaver le pays. La construction d’un chemin de fer permettra la libre circulation et renforcera les échanges entre le Burundi et la Tanzanie. En plus c’est un moyen de transport plus sécurisé et moins cher. 

Le Burundi regorgeant de beaucoup de minerais comme le Nickel qui se trouve à Waga, Musongati et à Nyabikere, ce chemin de fer permettra d’exporter des minerais très lourds qui ne supporteraient pas d’être transportés par la voie routière. 

Gain du temps et d’argent 

Sur ce chemin de fer à écartement standard, le train va rouler à 160km/h pour le transport des personnes soit une durée de 1 h 45 min 45 sec et à 120km/h pour celui des marchandises soit une durée de 2h21min pour le trajet Uvinza-Musongati soit 282 km.

En bus, le trajet Bujumbura-Dar-Es-Salaam coûte 200.000 BIF aller-retour et dure au moins 36h. Et selon les dates, les billets d’avions coûtent entre un million et 1.200.000 BIF pour une durée d’au moins 2 heures et demi.

Pour les véhicules poids lourds, il faut 3 jours pour le même trajet. Il s’ajoute l’interdiction de ne pas dépasser 28 tonnes de marchandises car ce serait surcharger les camions et endommager les routes. toutefois ils déplorent que la construction de ce chemin de fer sera source de baisse des avantagera pas malgré que leurs camions restent fonctionnels qu’à l’intérieur du pays 

Un projet qui apporte de l’espoir

Alors que les conducteurs des véhicules de transport en commun et ceux des poids lourds craignent de perdre certains avantages dont ils bénéficient une fois sortis du pays (frais de missions et autres), ils reconnaissent que le chemin de fer représente aussi pas mal d’avantages. 

Pour Hassan* qui conduit un camion Scania faisant des navettes Bujumbura-Dar-Es-Salaam, le pays fera entre bien plus de marchandises et à bon prix. Cela va créer plus d’emplois pour les conducteurs des poids lourds car les marchandises entreront en bien plus grande quantité.

Parallèlement à ça les commerçants saluent la ratification de ce projet. Pour Jean Samandari, secrétaire général de l’association des commerçants au Burundi (ACOBU), ce projet comporte plusieurs avantages: « Les trains transportent plusieurs milliers de tonnes de produits ce qui nous avantage car les marchandises arriveront au même moment. Nous dirons adieu aux barrières tarifaires. Nous espérons que les prix sur le marché pourront baisser car les coûts de transports diminueront chez les opérateurs économiques. Il y aura effectivement une vitesse de rotation parce que le problème de carburant n’aura plus sa place. Le train fera plusieurs navettes et ainsi les échanges pourront s’intensifier. ” 

Lire : Transport ferroviaire : pourquoi le Burundi devrait s’en doter ?

Signalons que la Tanzanie constitue le 2eme plus grand fournisseur du Burundi en marchandises avec 11,8% de la valeur totale des importations après la Chine avec 20,4%. Rappelons aussi que ce projet s’élevant à plus de 900 millions de dollars américains a été voté par l’assemblée nationale à l’unanimité le 19 janvier 2022.

Lire aussi : Vers la signature d’un accord pour la construction d’un chemin de fer
Joe Senghor
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