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Burundi : PARCEM propose au gouvernement burundais des stratégies pour lutter contre la corruption

Au Burundi,  la corruption est devenue monnaie courante. Le PARCEM déplore l’absence d’engagements pour combattre ce fléau. En effet, il propose au gouvernement les actions à mener. Elle demande aussi une enquête pour l’octroi des marchés publics dans les institutions étatiques.

PARCEM a envoyé au président Évariste Ndayishimiye, un document  renfermant les propositions des actions qui pourraient être menées  pour lutter contre la corruption. Ce document est parvenu aussi  aux d’autres institutions étatiques.  Cette organisation de la société civile propose en premier lieu au gouvernement ce qu’elle appelle « axe de prévention ». Elle demande que chaque haut cadre de l’État déclare son patrimoine.

La constitution du Burundi, dans l’article 98 stipulé que : « lors de leur entrée en fonction et à la fin de celle-ci, le président de la République, le vice- président de la république, le Premier ministre et les membres du gouvernement sont tenus de faire sur leur honneur une déclaration écrite de leurs biens et patrimoine adressé à la cour suprême».

Mêmement, l’article 38 de la loi régissant la cour suprême dit :  « sous le contrôle du président de la cour, la chambre judiciaire reçoit la déclaration écrite et signée des biens et patrimoine du président de la République, du vice- président de la république, du Premier ministre, des membres du gouvernement, des membres de bureaux de l’assemblée nationale et du sénat, de l’ombudsman, du président de la cour suprême, du président de la cour constitutionnelle, du procureur général de la république et ce, dans un délai d’un mois  depuis leur entrée en fonction ainsi qu’à la fin de celle-ci. La déclaration se fait sur un formulaire délivré par la cour suprême. Le non-respect expose le contrevenant à des poursuites judiciaires.»

« Ces deux articles suffisent pour que les hauts cadres du gouvernement du Burundi puissent s’y plier et se conformer à la loi », dit-il.

Gérer les conflits d’intérêts pour lutter contre la corruption

PARCEM appelle aussi à la gestion des conflits d’intérêts. En 2020, la société de distribution du sucre « Family Dan et Stacy » était enlevée de la liste de sociétés au Burundi. En plus, elle a été taxée d’une amende de deux millions de francs burundais pour avoir vendu du sucre SOSUMO soi-disant à un prix hors norme. 

Family Dan et Stacy  appartenaient à l’ancien premier vice-président du sénat, Spes Caritas Njebarikanuye. Pour Faustin Ndikumana, président de PARCEM, un tel conflit provoque une déstabilisation du secteur privé. Les hauts cadres de l’Etat ne doivent pas exercer les activités commerciales pour éviter les conflits d’intérêts, explique-t-il.

Faustin Ndikumana pointe du doigt des autorités qui reçoivent de la part des entreprises ce qu’il qualifie de « cadeaux empoisonnés ». La plupart des autorités perçoivent les cadeaux lors de leurs visites dans les entreprises, ce que PARCEM considère comme corruption.

Le PARCEM suggère que les hauts cadres de l’État présentent régulièrement les rapports sur l’exercice budgétaire. « Il ne faut pas   que l’argent soit enfermé dans des maisons », a précisé M. Ndikumana. Il conseille de mettre en place une  commission spéciale chargée de questions financières pour mettre la main sur les défaillants incluant ceux qui font le blanchiment d’argent. 

Blandon Uwamahoro 

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