Le gouvernement du Burundi a consécutivement revu à la hausse, le 21 et le 24 juillet, les prix des produits pétroliers et du ticket de transport en commun. Sans aucune lamentation, la population espère que le pays fournira une quantité suffisante de carburant. Mais l’espoir reste très loin.
Le ministère de l’hydraulique, de l’énergie et des mines a revu à la hausse le prix des produits pétroliers à la pompe. Une décision rendue publique vendredi 21 juillet 2023. Un litre d’essence qui s’achetait à 3250 BIF, le prix est fixé à 3985 BIF. Le prix d’un litre gasoil passe de 3450 à 3795 BIF alors que le prix d’un litre du kérosène passe de 3150 BIF à 3730 BIF par.
Suite à cette décision du ministre de l’hydraulique, la ministre de transport a aussi révisé le 24 juillet 2023, les prix du ticket de transports en commun.
Mardi 25 juillet nous sommes sur le parking du marché de Cotebu desservant l’intérieur du pays. Les passagers s’assoient avec leurs bagages et attendent avec désespoir. Les bus viennent au compte-gouttes. Les prix fixés par le ministère ayant le transport dans ses attributions ne sont pas respectés. Certains passagers passent plusieurs heures dans les parkings en attente de bus. Une situation insupportable alors que les bus font toujours la queue devant les stations-services.
Des spéculations ne manquent pas
Milicien Ndarurinze croisé au parking dénonce des spéculations qui sont pratiquées par les conducteurs des bus. Il se rend à Ngozi. Les chauffeurs ont proposé de payer 20.000 BIF alors le nouveau tarif est fixé à 11000 BIF. Il refuse de prendre le bus en espérant que le moins cher arrive.
Il déplore que le prix Le prix fixé par le ministère ayant le commerce dans ses attributions n’ait pas été respecté.
Guy Armel Ajeneza habitant de la zone Nyakabiga rencontre au parking de centre-ville fait savoir que se déplacer en ville de Bujumbura en casse-tête. Il travaille au centre-ville. Suite au manque de carburant, il ne pense pense même plus à prendre le bus. Chaque matin, il se rend au travail à pied et rentre le soir à pied.
C’est plus difficile pour les habitants des quartiers les plus éloignés de la ville. « On pense au déplacement tout le temps. Lorsqu’on se réveille le matin, on réfléchit à comment se déplacer pour ne pas être en retard. Se déplacer est une habitude. Le soir commence déjà à penser à ces longues files dans le centre-ville.», regrette Ange Munezero, un habitant du quartier de Carama de la zone Kinama.
André Gahangu, chauffeur du véhicule de marque probox explique que le prix fixé est très bas comparativement au trajet effectué. Il souligne que les passagers peuvent comparer la voiture probox comme hiace.
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Pour lui, la voiture probox se considère comme un taxi où le prix se négocie entre le client et le conducteur. On ne propose pas le même prix avec celui du véhicule qui dispose de 18 places. Le déplacement de Bujumbura Ngozi demande au moins 15 litres. Avec le prix fixé, on ne peut pas même récupérer l’argent utilisé pour l’achat du carburant.
Cédric Bigirimana habite de Kinama dénonce des comportements des certains conducteurs qui n’arrivent plus aux arrêts connus. Il précise qu’il a parcouru un long trajet à pied pour arriver à la maison après avoir payé leur trajet ! « La semaine passée, j’ai pris un bus de Kamenge à 18 heures. Arrivé à la 6eme avenue, le chauffeur nous a dit que le bus n’avait pas suffisamment de carburant pour y arriver. Mais, il voulait retourner en ville. J’ai marché pendant 30 minutes pour arriver à la maison ».
Un chauffeur entretenu à la 11ème au centre station-service en attente du carburant indique avoir passé 3 jours sans être servi. Il comptabilise tous les jours sans carburant. Une fois trouvé du carburant, le plus perdant est le client .Il propose d’argent très exorbitants aux clients afin de couvrir les charges utilisent au moment du manque du carburant. Il demande au gouvernement de trouver des solutions durables à la carence des produits pétroliers.