La mauvaise gestion des terres domaniales, changement climatiques, une réduction progressive de gamme de produits cultivés ainsi que le manque de statistique agricole sont les principales causes de flambé de prix des denrées alimentaires au Burundi. L’ONG PARCEM propose la professionnalisation du secteur pour améliorer la production.
Le flambé de prix des produits alimentaires provoque une crise économique profonde. « Les économistes les expliquent quand l’inflation des produits alimentaires devient exagérée dans un pays, le budget des familles ou des individus est accaparé par la consommation des produits alimentaires pour ceux qui le peuvent. D’autres personnes, la couverture de ces besoins alimentaires devient problématique. La demande d’autres produits diminue. » a déclaré le président du Parole et Actions pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités (PARCEM) Faustin Ndikumana.
Pour lui, plus de 51% de produits alimentaires de base continue de grimper à la hausse. Surtout le haricot qui est à la hausse de 128 % et le maïs est en train de suivre le même rythme. Les conséquences sont dramatiques à savoir la famine qui s’invite régulièrement dans les familles, le taux d’abandon scolaire va augmenter, les prisonniers seront dans la précarité totale.
Plusieurs causes sont à l’origine !
M. Faustin a affirmé que l’agriculture burundaise a plusieurs problèmes. « Notre agriculture est toujours pratiquée par des petits exploitants pauvres avec l’autonomisation des terres agricoles 0,2 ha /par ménage. Plus de 30 % n’a pas des terres cultivables. Ils consomment une grande partie de leurs productions. Moins de 15% de la production agricole va sur le marché et même la production d’auto consommation ne suffit plus.
Par conséquent, PARCEM a constaté qu’il y a une disparition qui s’observe petit à petit des produits tuberculés. Notamment la patate douce, le manioc etc. alors qu’ils sont très fondamentaux dans l’alimentation de base dans le pays. Ensuite l’encadrement des cultivateurs et la vulgarisation agricole ont disparu. Cette organisation propose de faire une analyse profonde sur l’engrais fabriquer au Burundi ainsi que la vérification des semences utilisées.
Faustin Ndikumana fustige les subventions de l’institut agronomique du Burundi sont insuffisantes. Des cultures disparaissent sans que la recherche soit dynamique pour pallier de telles aventures. L’accaparement des terres par les hauts cadres et mauvaise gestion des terres domaniales.
A lire : Burundi : À quand la fin du désagrément de fournir de l’électricité ?
Quelques pistes de sortie selon PARCEM
Selon Faustin, les terres devraient être remises aux agriculteurs professionnels afin d’accroitre la production. Le pays devrait supprimer l’agriculture traditionnelle et accroitre l’agriculture moderne.
« Mais aussi le ministère ayant le commerce dans ses attributions devrait produire régulièrement les statistiques agricoles afin de connaitre la quantité produite et les besoins de consommation. Si la quantité produite est insuffisante, ce dernier devrait anticiper l’importation et favoriser de taxes pour les produits agricoles et alimentaires » a-t-il dit.
Pour lui, le gouvernement du Burundi devrait maintenir l’offre alimentaire sur le marché. Il doit s’assurer que le budget agricole alloué chaque année dans ce domaine apporte des résultats favorables.
Le Burundi est une économie à faible revenu dont 80% de sa population travaille dans le secteur de l’agriculture (Banque Mondiale, septembre 2022).
A lire aussi : Le prix des denrées alimentaires au marché de Ngozi, dans la ville de Ngozi en date du 22/02/2023
Pacifique Gahama