Au Burundi, depuis les six derniers mois, il s’observe une hausse continuelle des prix de l’huile de coton et celle du palme. Les commerçants et importateurs expliquent cela par la hausse du prix du carburant et par conséquent la montée du prix de transport.
Nous sommes jeudi 21 juillet, au marché de Kinama au nord de la capitale économique de Bujumbura. Il se remarque la hausse continuelle du prix de l’huile de coton.
Marie Chantal propriétaire d’une alimentation située sur le lieu confirme la hausse du prix de l’huile de coton. Elle indique qu’ un bidon de cinq litres connu sous le nom de Golden, d’origine ougandaise s’obtient à un prix de 60 mille BIF contre 41 mille BIF le prix du mois de Mars.
Elle fait savoir qu’elle s’approvisionne auprès des grossistes à un prix de 197 mille BIF par carton rempli de quatre bidons de cinq litres. Et d’ajouter qu’elle touche un bénéfice 43 mille BIF par carton. L’huile de coton Produit par l’entreprise SAVONOR un bidon de 20 litres d’huile portant le nom de cookie s’achète à 147 mille BIF contre 116 mille BIF, il y a six mois. Un sceau de dix litres est passé de 70 mille à 78 mille BIF.
Par ailleurs, elle dit qu’une semaine vient de se passer sans avoir vendu un bidon. «La commercialisation de l’huile de coton est ma seule source de revenu. Je ne sais pas où je vais trouver de l’argent et des fournitures scolaires pour mes enfants pour l’année scolaire prochaine ». La faim est à la porte, se décourage-t-elle.
Jean Kabura propriétaire d’un restaurant sis à Kinama au quartier Muyinga parle qu’il a diminué la quantité offerte aux clients suite à l’augmentation du prix de l’huile de coton. Auparavant, il utilisait une quantité d’huile équivalente à 5 mille BIF par jour pour préparer des aliments, notamment les frites . Aujourd’hui, il peut dépasser 10 mille BIF. Selon lui, il a connu une réduction de 10 % de son chiffre d’affaires.
Les consommateurs de l’huile de palme ne cachent pas leur colère. Ils disent que leurs enfants réclament constamment des aliments préparés à l’aide de l’huile de coton. Nous avons abandonné de consommer quelques aliments, notamment les frites. Et de dénoncer la pénurie de cette denrée alimentaire sur le marché. Ils achètent de petites quantités d’ huile car ils n’ont pas d’autres choix.
Un importateur sous couvert d’anonymat évoque la hausse du prix de transport et des guerres dans des pays (Ukrain) qu’ils s’approvisionnent. Selon elle, elle indique que le prix de transport a triplé, passant de 5 mille à 15 mille dollars américains. Elle parle également des impôts et taxes qui ont été revues à la hausse.
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L’huile de palme n’est pas épargné
Léonidas Baranyikwa, grossiste, explique la hausse du prix par le prix de transport. Selon lui, un bidon de 20 litres paie trois mille BIF pour le transport. Il indique qu’il s’approvisionne de l’huile de palme en province de Bubanza. Un bidon s’achète à 110 mille BIF et d’ajouter qu’avec les frais de transport un bidon de 20 litres arrive à Bujumbura (capitale économique) a un prix de 113 mille et se vend à 116 mille contre 82 mille BIF du mois de mars. Il parle également que depuis la hausse du prix de l’huile de palme les clients ont chuté à hauteur de 50% selon les estimations. Auparavant, il vendait 10 bidons par jour mais aujourd’hui il vend entre 3 et 5 bidons. Il ajoute que le manque à gagner est considérable.
Un cultivateur de palmiers fait savoir que les palmiers ont un cycle de production. La production augmente au début de la saison de pluie pendant les mois de septembre, octobre et novembre. Puis elle reprend en avril et mai. Elle baisse pour les mois de juin, juillet et août.
B. K, un commerçant de l’huile évoque la forte demande notamment par des usines pour la fabrication de certains produits. Il parle des entreprises comme le SAVONOR et autres qui fabriquent des dérivés d’ huile de palme « les sous-produits fabriqués aujourd’hui à base de l’huile de palme sont considérés comme base de la hausse du prix. Ces entreprises s’approvisionnent en huile de palme ». La saison de pluie, le prix de l’huile de palme va chuter.
Les commerçants rencontrés à Kamenge disent que les stocks sont vides. L’huile se raréfie sur le marché. “Nous venons de passer quatre jours sans aucun litre d’ huile.” Entretemps, le prix a grimpé. Il varie entre 115 mille et 117 mille BIF par bidon de 20 litres contre 83 mille BIF du mois d’avril, se lamentent ces derniers croisés au point d’achat et de vente de l’huile de palme situé au marché de Kinama. Un bidon de cinq litres coûte 25 mille BIF et un flacon de 1.5 litres s’obtient à un prix de 6 500 BIF.
Les commerçants sont attroupés devant les magasins. Ils ne savent pas sur quel pied danser. La colère se lit sur leurs visages.
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Pacifique Gahama