Les associations œuvrant dans le domaine de l’entrepreneuriat des jeunes déplorent plusieurs lacunes dans la politique nationale de la jeunesse du Burundi. Certaines associations, par le biais d’auto critiques, désapprouvent le comportement “de main tendue”, affiché par quelques associations accompagnatrices des jeunes entrepreneurs. La plateforme de ses associations, une fois créée, relèvera quelques-uns de ces défis, espèrent certains représentants de ces associations.
La chambre transversale des jeunes entrepreneurs du Burundi (CTJEBU) affirme, sur base d’une enquête qu’elle a menée, que la politique nationale de la jeunesse du Burundi fait face à 4 lacunes principales. Selon Moïse Yamuremye, représentant légal de la CTJEBU, cette politique trouve un challenge dans un décalage entre la formation dispensée aux jeunes et les réalités du marché de travail et le taux élevé de chômage des jeunes.
De plus, les organisations et associations des jeunes Burundais ont un faible niveau de leadership. Les jeunes manquent d’informations sur comment ils peuvent développer leurs idées entrepreneuriales, à en croire la CTJEBU.
De surcroît, le domaine est jonché par de “faux rôles modèles”, des motivateurs et enseignants entrepreneuriaux sans aucun projet de développement, critique Franck Ininahazwe, président de l’Observatoire pour le développement de la jeunesse, ODJ- Burundi. Ininahazwe met également en cause l’éducation formelle et informelle, qui, selon lui, ne suscite pas l’esprit entrepreneurial.
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Une solution autour de la création d’un réseau et un vrai hub
Presque tous les représentants de ces associations convergent sur la nécessité de la création d’une coordination de leur réseau pouvant coordonner les activités. Parallèlement, ces leaders proposent la création des hubs effectifs, constitués par des personnes ayant réussi la vie entrepreneuriale, comme de grands hommes d’affaires.
Vu que l’école n’est pas un “bon éducateur d’un entrepreneur”, l’ODJ-Burundi propose de l’initiation des clubs d’entrepreneuriat dans les milieux scolaires. “L’entrepreneuriat s’apprend en dehors des quatre murs d’une classe aux côtés des personnes qui ont réussi », admet F. Ininahazwe
Critiquant l’utilisation des fonds d’appui à l’entrepreneuriat, Isaïe Ndayihimbaze, directeur de l’entreprise Maison Isan invite ses confrères entrepreneurs à la prudence. “Les financements extérieurs sont beaux, mais ils deviennent plus beaux quand ils sont orientés dans les priorités de la jeunesse, des bénéficiaires. Sinon, on ne verra jamais de résultat.”, conclut-il.
Signalons que dans le but de trouver une solution au problème de l’entrepreneuriat des jeunes, le gouvernement burundais a, à côté d’autres initiatives, mis en place une Banque d’Investissement pour les Jeunes (BIJE), pour favoriser les jeunes à accéder aux financements. Dans ce même but, il est prévu très prochainement un forum national des jeunes entrepreneurs.
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Eric Niyoyitungira