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Burundi: les femmes avec le soutien de leurs maris, se développent mieux à Karusi

Les leaders des associations des femmes de la colline Shanga en province Karusi, signalent que les dames soutenues par leurs maris font mieux dans les activités d’autonomisation économiques que celles qui ne le sont pas. Des sensibilisations, des appuis et du soutien des hommes de cette colline font que 100% de femmes soient actives dans des associations de développement, y compris les veuves et les personnes en situation de handicap.

Rencontrées au bureau du chef de colline Shanga, les leaders dans associations de développement de la femme de cette colline indiquent que chaque femme fait partie d’au moins une association. L’agriculture, l’élevage et les silcs sont des principales activités qu’elles exécutent. Les femmes handicapées et les veuves ne sont pas oubliées. Elles bénéficient des appuis pour s’auto-développer.

Pourtant, les associations des femmes en général et les silcs surtout ont peu de fonds que les silcs des hommes, ou mixtes. Au cas où les hommes épargnent entre 1 000 et 10 000 BIF par semaine, les femmes épargnent entre 500 et 2500 BIF la semaine. Les femmes vont épargner des sommes que leur offrent leurs maris, révèle Remegie Habumukiza, chef de colline adjoint de Shanga. Les plus vulnérables, cita-t-elle les veuves, les femmes en situation de handicap et les Batwa, reçoivent des appuis monétaires du Programme des nations unies pour le développement (PNUD), pour participer dans des silcs.

Des sensibilisations mixtes, pari de la réussite

La réussite de la participation des 100% de femmes de la colline Shanga dans des associations de développement est due, selon les leaders de ces dernières, à des sensibilisations de l’administration locale et divers partenaires au développement de la commune Buhiga. Sur cette colline, le PNUD a d’abord donné des formations sur l’éducation financière, à l’endroit des femmes et leurs maris, indique Remegie Habumukiza. Après, l’appui monétaire est suivi. Gakobwa Salomé, une facilitatrice communautaire ajoute que l’administration collinaire a également sensibilisé la bonne cohabitation familiale, sous menace de rayer de la liste des bénéficiaires, toute femme ou famille qui s’aurait mal comportée.

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Comme le témoigne Anesie Nizigiyimana, une femme imputée des jambes, son mari Jean Bazikwankana participe dans l’association et le silc sous son nom. “Moi, je suis dans l’association qui a reçu des téléphones (sans même savoir comment s’appelle cette association). Mais, comme je ne peux pas sortir de la maison, j’ai donné le téléphone à mon mari. C’est lui qui suit tout. Il me rapporte tout. Je suis satisfaite. Il fait bien sous mon nom”, a-t-elle témoigné, faisant de la vannerie de corbeille.

Quant à Stéphanie Kamariza, une veuve de 4 enfants, elle se développe grâce à l’éducation financière qu’elle a suivie. “ Actuellement, je sais comment utiliser l’argent. Avec les 40 000 BIF qu’on m’a transférés, je fais beaucoup de choses. J’ai acheté deux poules, du matériel scolaire pour mes enfants et j’ai aussi épargné dans le silc (Nawe Nuze comme elle le dit). Auparavant, j’obtenais même plus de 40 000 BIF, mais cette somme passait sans trace dans la famille. Mais, jusqu’à présent, je vis du silc, les poules se sont multipliées et mes enfants ont étudié. Je suis sans stress”, témoigne la veuve.

Elles ont des ambitions d’aller plus loin

Les associations des femmes de Shanga ont besoin d’une aide pour constituer des capitaux consistants, afin de pouvoir octroyer des microcrédits à toutes les femmes qui le souhaitent. “Des fois, une membre demande de l’argent pour aller voir comment se développer et nous trouvons que la caisse est vide”, déplore Salome Gakobwa alias Bicocoro (plus sage), qui dit avoir fondé plus de 18 associations silcs.

De plus, certaines femmes souhaitent qu’il y ait des appuis en capitaux personnels qui leur permettront de se procurer aisément de l’argent à contribuer dans les silcs. Daphrose Baranyikwa, présidente de l’association “ Bakenyezi Tuje Hamwe” souhaite avoir un soutien personnel d’un million de BIF pour l’investir dans une maison de location des matériels de fêtes. Il y a même celles qui se demandent comment trouver 50 mille BIF, pour se lancer dans le commerce de la farine de manioc. A vous les acteurs du développement économique de la femme.

Signalons que la colline Shanga prend le devant de la commune Buhiga dans la participation des femmes dans les associations de développement. Le taux de participation communale s’estime à 95 % selon une agente communale de développement familial et social de Buhiga, ce qui a sensiblement réduit des cas de violences basées sur le genre.

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Éric Niyoyitungira

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