Le Réseau des Journalistes Economiques du Burundi (REJEBU), a été lancé ce 1er mars. Dans une séance baptisée “Journée de sensibilisation pour accroître l’afflux de l’information économique dans le paysage médiatique burundais”, ce réseau a été salué comme étant venue à point nommé car il va à la fois apporter du nouveau dans la production médiatique burundaise et répondre à la soif due à la carence de l’information économique.
“ Le ministère félicite les journalistes qui ont pris l’initiative de mettre en place ce réseau. Ils ont entendu les multiples appels visant la professionnalisation et la spécialisation des journalistes. Le ministère encourage ce réseau pour cette initiative très importante qui révolutionne la presse burundaise et l’économie burundaise en particulier.” indique Thierry Kitamoya, assistant du ministère de la communication, des technologies de l’information et des médias.
Et d’ajouter “Les différentes études déjà menées dans le secteur des médias ont démontré qu’il y a une carence de l’information économique dans la ou les productions médiatiques burundaises. Les informations qui dominent dans les médias depuis des années sont surtout liées à la politique, à la sécurité, le social et très peu de production de l’information sur l’économie du Burundi.”
L’association sans but lucratif REJEBU affirme que c’est un honneur pour lui de débattre sur le rôle que doivent jouer les médias afin de faire décoller l’économie du pays qui est le leur. Tout cela pour la conscientisation collective de tous les acteurs dans la collecte, le traitement et la diffusion de l’information afin de booster le contenu des programmes traitant l’information économique par les médias locaux.
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Les statistiques montrent ce que le public veut entendre
Dans son exposé, Innocent Nsabimana, journaliste depuis mai 1993, a dressé l’état des lieux de la place de l’information économique sur base du travail de monitoring visant à analyser la place du discours économique réalisé de février 2020 à mars 2021.
La radio nationale , la radio Rema FM, la radio culture, la radio Isanganiro , le journal Le Renouveau, le journal Ubumwe, l’agence en ligne Net press,le journal Iwacu ont fait l’objet de l’analyse. Les chiffres montrent que les informations tant économiques que générales évoluent en dents de scie.
“Sur le plan quantitatif, il a été constaté que seul le journal Ubumwe a pu produire des informations économiques représentant 10% du volume global des informations publiées pendant les 14 mois d’analyse, soit 121 informations économiques sur le total de 1129 informations. Il est suivi du journal Iwacu ayant obtenu 8,5% soit 82 informations économiques sur le total de 959. la radio Culture 8,4%, Isanganiro 7,1%, Rema Fm 4,8%, Le Renouveau 4,8%, Radio Nationale 4,7% afin la Net Press 3,5%”
L’analyse qualitative s’est basée sur le traitement professionnel des informations, la radio Isanganiro et le journal Iwacu viennent en tête dans le traitement professionnel des informations en général, dans le respect des avis contradictoires et équilibrés. Cela est fait avec beaucoup d’initiatives dans la recherche de l’information sur le terrain et des interventions des experts dans différents domaines pour le complément et le suivi des informations traitées en mettant au centre les intérêts du citoyen. Cette analyse a été faite depuis février 2020 jusqu’en mars 2021. Au mois d’août 2020, la radio Culture s’est classée première parmi les radios, pendant que dans la presse écrite le journal Iwacu a maintenu sa place.
La radio nationale, les journaux Le Renouveau et Ubumwe traitent beaucoup des informations officielles ne relevant pas de leur initiative, ce qui baisse leur cotation.
Notons que ce réseau est une association sans but lucratif qui a été créée au mois de juin 2018 et a été agréée par l’ordonnance ministérielle numéro 580/18 du 5 octobre 2021.
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Joe Senghor