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CULTURE

Burundi : « Le théâtre ne nourrit pas encore son homme en Afrique»

Invité d’honneur pour prester au grand spectacle régional  dit CARAVANE DU RIRE, avec les acteurs comédiens provenant  des 3 pays le Burundi, le Rwanda et la République Démocratique du Congo. Ce dimanche 10 novembre au tour du Burundi. A sa 2éme édition, « Buja LoL.»  Michel Gohou, en couleur noire regrette du faite que la comédie ne donne pas assez en Afrique. Toute fois il encourage les jeunes humoristes d’en prendre au sérieux car il n’ya pas de saut métier. C’était ce dimanche même avant le concert au court d’une conférence de presse organisée par Now Creative.

Répondant à la question de savoir s’il est possible pour un artiste comédien Africain de faire juste sa vie uniquement qu’avec du théâtre, Michel Gohou répond avec un peu des soucis : « Le théâtre ne nourrit pas encore son homme en Afrique», comme les disent toujours les artistes. A martelé M. Gohou.

Pour appuyer son idée, Michel Gohou relate son enfance et ses débuts dans la carrière où ses parents ne voulaient jamais qu’il fasse du théâtre. Mais aujourd’hui il essayer de gérer sa femme, ses 6 enfants et ses parents avec la comédie comme métier.

 Qui est Michel Gohou ?

Michel Gohou est né le 18 Mars 1959, il passe son enfance à Gagnoa. Étant petit, il avait honte de son physique et se cachait tout seul dans son coin quand il était à l’école. Un jour, Victor Yobo, le maître de la classe le prend de côté et lui parle. «Tu sais, je comprends ton problème, mais t’isoler, ce n’est pas la solution. Rejoins tes camarades et tu vas voir, ça va passer», lui dit-il. Et pour l’aider, le maître intègre le petit Gohou dans la troupe théâtrale de l’école. «On m’a donné un rôle, mais quand je jouais, mes camarades riaient sous cape», se souvient-il.

Mais, à sa grande surprise, lors de la fête de fin d’année, après la représentation, beaucoup de gens viennent vers lui pour le féliciter. On vient même jusqu’à la maison, chez ses parents pour lui dire «bravo, tu as été bon !» C’est le soulagement, le déclic. Une sorte de délivrance. Le petit Michel se rend compte que tout le monde lui exprime de l’affection (enfin !) à cause du rôle qu’il a joué dans cette pièce de théâtre. Un nouvel horizon plein d’espoir s’ouvre devant lui, dès lors.

Mais, quelques années après, le mal qui a atteint son physique va freiner son enthousiasme et ses études. Il est paralysé peu après. Ses parents le portent partout pour tenter de trouver un remède. C’est au Burkina qu’ils rencontrent quelqu’un qui réussit, au bout de trois ans, à guérir son mal.

À son retour en Côte d’Ivoire, il entre dans la troupe ’’Le Fromager de Gagnoa’’. Il est convaincu que son salut passera par la comédie. Et comme, faute de moyens, il ne pouvait plus continuer les études, il fait de petits boulots, gère une boutique, s’engage, parallèlement, dans la réparation des appareils électroniques, etc. 

En 1985, il prend la résolution d’aller à la conquête de la capitale pour tenter de faire le métier qu’il a choisi, celui qui peut sauver sa vie de la moquerie des gens. Avec le soutien de son grand frère Castel Bolou, il arrive à Abidjan. En véritable ‘’gaou’’. Et c’est à Abobo, chez Chantal Awa, sa grande sœur, qu’il va séjourner. C’était non loin du centre culturel d’Abobo.

En ce temps-là, la troupe du ‘’Fétiche Eburnéen’’ faisait ses répétitions au centre culturel. Une aubaine pour Gohou qui demande à intégrer le groupe. On le met alors à l’épreuve : il doit montrer ce qu’il sait faire. Il monte sur le podium et joue une scène d’une pièce qu’il avait jouée à Gagnoa. Quelques-uns des acteurs présents riaient en le regardant jouer. Le metteur en scène lui dit : «ce que tu as fait jusqu’à présent, c’est rien. Maintenant, ici, tu vas apprendre le vrai travail de la scène.» Mais Gohou ne demandait que ça, apprendre. Pour devenir un bon comédien. Il fera son apprentissage dans cette troupe. Puis, il travaillera avec l’Attounglan, ensuite le Théâtre national, le Gaska Théâtre, la Compagnie nationale de théâtre, le N’Zassa Théâtre.

En 1993, il rencontre Daniel Cuxac et entre dans la troupe des ‘’Guignols d’Abidjan’’. Dès lors, son talent jusque-là méconnu du public va exploser au grand jour. Depuis, la vie de Michel Gohou a changé. «Avant, quand je passais dans la rue, les gens disaient : ‘’venez, venez voir ça !’’ Comme si j’étais un objet. Et ils se moquaient de mon physique. J’en ai vraiment souffert.» mais, aujourd’hui, ce n’est plus la même réaction. Désormais, quand les gens rient en le voyant, ou quand ils courent vers lui, il sait que c’est par admiration qu’on vient à lui. «Je remercie Dieu de m’avoir aidé à franchir un cap dans ma vie, se réjouit-il. Il m’a permis de faire un métier qui m’a aidé à m’aimer, à m’apprécier tel que je suis. Grâce à Lui, aujourd’hui, j’ai une famille, une femme, 6 enfants. Je suis un père heureux.»

Il a le rôle principal de la troupe Les Guignols d’Abidjan, puis a tourné dans la série Ma famille. Il est souvent marié à Nastou Traoré dans les Guignols et à Clémentine Papouet dans Ma famille. En 2007, il tourne une nouvelle série appelée le Gohou Show. Bienvenue au Gondwana en 2016 et Black Snake en 2019.

Par Freddy SENGI

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