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Burundi : le secteur des assurances a connu une croissance progressive

Les assurences et le secteur privé
Dans une période de sept ans, les chiffre d’affaires du secteur  des assurances  est passé de 36,1 milliards de BIF  en 2014 à 78 milliards de BIF en 2021. Soit un accroissement de 42 Milliards sur cette période  et une  évolution annuelle moyenne d’environ 12%, révèle le ministère ayant les finances dans ses attributions.  

Ce jeudi 28 Juillet 2022, le premier ministre  Alain Guillaume Bunyoni a rehaussé de sa présence les activités de la semaine dédiée à l’assurance au Burundi première édition. Du 28 au 31 juillet l’événement a eu comme thème centrale « le rôle socio-économique  des assurances ». 

Alain Guillaume Bunyoni fait savoir que le secteur des assurances s’est actuellement  agrandi. De ce fait son chiffre d’affaires  a  connu une croissance progressive. La  part  de l’assurance dans le produit  intérieur brut et la dépense moyenne annuelle par habitant d’assurance a augmenté.

M.Bunyoni précise également que l’objectif principal est de rapprocher les sociétés d’assurance du grand public au cours des différentes manifestations  qui vont marquer cette semaine. Les assureurs devront  faire connaître  leurs métiers  et les produits  qu’ils vendent  de manière à changer  la perception que la population se fait de compagnies d’assurances. Cela permettant aussi d’augmenter  un peu plus  le  chiffre  d’affaires du secteur  et boostant ainsi le  développement économique national. Les citoyens   en tireront par la même occasion  profit insiste  le premier ministre  . 

Selon lui, la perception du public vis-à-vis de ces compagnies,  dépend de la qualité  des services qu’elles rendent aux populations et à leurs bénéficiaires. Cela dépend également  de la rapidité  du traitement des dossiers des clients des sociétés d’assurance.  

Le taux de pénétration est en hausse

Le ministre des finances  et de la planification du budget  Domitien Ndihokubwayo indique que  le taux de pénétration du secteur  a  augmenté de  0,77%  en  2016 à 1,04 en 2021 ainsi que la densité  de l’assurance c’est à dire la dépense annuelle  par habitant  en produit  d’assurance  qui est  passé  de 35652 BIF en 2016  à 5049  en 2020. Les prestations des compagnies d’assurance ont augmenté  dans l’ensemble et sont passées de 15 milliards en 2016 à 31 milliards en 2020. 

Les placements réalisés par les assureurs sont en pleine croissance. L’actif du secteur des assurances valant 226 milliards de BIF  à la fin de l’exercice 2020 contre 120 milliards en 2016, soit un accroissement considérable  de plus de 100 milliards  sur les 5 dernières années. Cette hausse de l’actif  est tirée de la croissance des immobilisations  qui  représentent  plus de la moitié de l’actif du secteur. Elles sont passées de 54 milliards en 2016 à 121  milliards en 2020 dont 45 milliards du droit réel immobilier et 75 milliards des immobilisations financières constituent essentiellement  des obligations    et des titres  de participation. Les dépôts  bancaires dans les banques  commerciales  de droit burundais  représentent 16 milliards  en 2020.

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Malgré la marge de l’augmentation  de la production  en assurance  qui a entraîné  l’évolution  du taux de pénétration, de la densité de l’assurance du secteur. Une partie très importante  de la population ne bénéficie  encore  que d’ une certaine  couverture  d’assurance. 

L’agence de régulation  et de contrôle des assurances(ARCA)  se  réjouit  toutefois  que conformément  à son plan stratégique 2018 ­ 2022. La part de l’assurance dans le produit  intérieur brut  attendra le taux de 1,2% à la fin de l’année 2022. Des efforts importants restent à consentir  de la part  de toutes les parties prenantes du secteur notamment par l’éducation  de la population. L’assurance est  au développement du produit de micro assurance accessible aux populations  à faible niveau de revenu pour accroître leurs résiliences. 

Les descentes de sensibilisation  de la population  sur les assurances  et de contrôle  du respect  de loi que l’agence de régulation et contrôle des assurances  a effectué au cours  de cette année a montré que la population ne souscrit pas à l’assurance  par manque de volonté mais plutôt  par ignorance que méfiance par rapport aux assureurs . 

Le chemin est encore long 

Les orientations du gouvernement  et les injonctions  de la commission de supervision  et de régulation des  assurances  ainsi que  les contrôles effectués par l’ARCA  permettent  de plus en plus  de renverser les tendances. La plupart des sociétés  d’assurance se préoccupent  un peu plus de payer  les sinistrés  et les prestations   dans les délais légaux . Ce qui va  entraîner  un regain de confiance  de la population  par rapport  aux assurances.

Le rétablissement de la confiance   du grand public  à l’égard  du secteur  des assurances  nécessite  un rapprochement par les différentes  parties prenantes  qui passera nécessairement par le respect des  engagements.

Rédempteur, professeur de l’université  du Burundi dans la faculté des sciences économiques et de gestion  a indiqué que  les principaux défis énoncés par les sociétés d’assurances sont liés à la culture de l’assurance très peu  développée, la pauvreté de la population, insuffisance  qualitative  et quantitative  des intermédiaires, inadéquation produits d’assurance  et spécificités ainsi que la méfiance des réassureurs priorité trop élevée et le plafond trop bas  par les réassureurs.

Ce professeur d’université propose des solutions comme l’éducation à l’assurance, l’augmentation de la production, formation des intermédiaires  surtout  sur les produits  vie, innovation  ainsi que les règlements des sinistres en temps utile.

Rappelons que l’industrie des assurances  compte 17 sociétés  d’assurances dont 10 sociétés d’assurances non vie et 6 sociétés d’assurance vie  et une société composite qui vend les assurances vie et non vie. Retenons qu’en 2013  le secteur des assurances avait six  sociétés  d’assurances qui pratiquent  à la fois les activités des assurances vie et non vie.  Il compte en outre 30 sociétés  de courtages  et  324  mandataires  non salariés  qui disposent  des cartes professionnels  délivrés par l’agence de régulation et de contrôle des assurances.

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Pacifique Gahama 

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