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Burundi: la lutte contre la lèpre est primordiale pour le gouvernement

Au Burundi, le Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida estime que les nouveaux cas de la maladie de la lèpre ont atteint au moins 500 personnes. De ce fait, une campagne de sensibilisation pour le dépistage actif est au rendez-vous en date du 24 jusqu’au 28 octobre 2022. Celle-ci concerne les provinces de Rutana, Cibitoke, Rumonge et Makamba.

À travers son Programme National Intégré de lutte contre la Lèpre et la Tuberculose au Burundi (PNILT), le ministère de la santé publique et de la lutte contre le sida en collaboration avec l’ONG Action Damien, a organisé ce vendredi 14 octobre 2022 un atelier médias pour sensibiliser la population sur la préparation de la campagne de dépistage actif de la lèpre dans les provinces ci-dessus.

Madame Joselyne Nsanzerugeze, directrice du PNILT, a expliqué que le nombre de cas des personnes atteintes par cette maladie continue à grimper, allant de 405 personnes en 2020 à 462 personnes en 2021.  Pour l’année 2022, on estime 500 nouveaux cas de malades. Le problème majeur est que les personnes se font dépister trop tard après qu’il y ait eu des complications liées aux pertes de certaines parties du corps comme les doigts, les orteils et le nez, a dit Mme Nsanzerugeze.

Elle a précisé que via PNILT, le ministère est en train de faire tout ce qui est possible pour qu’en 2030 la maladie de la lèpre puisse être déracinée au Burundi. Elle espère qu’elle va y arriver à condition que la population ait une conscience du dépistage précoce, cela veut dire avant que la maladie soit propagée partout sur le corps.

Qu’est-ce qu’on peut savoir sur la lèpre?

Pancrace Ntibarufata, médecin, fait savoir que la maladie de la lèpre est une maladie chronique infectieuse causée par un bacille, le mycobacterium leprae ou bacille de Hansen, du nom de celui qui l’a découvert en 1873. Une maladie qui est contagieuse par voie aérienne et qui attaque toutes les catégories de personnes (adultes et enfants) de sexes différents. Souvent la maladie s’infiltre dans la partie du nez et le cas négligeant certaines parties du corps peuvent se couper par eux-même sans que la personne soit sensible aux douleurs.

M. Ntibarufata a précisé qu’une personne peut contracter cette maladie sans le savoir et le porter dans le corps pendant une période de deux à huit ans. Pour lui, il suffit de voir un signe quelconque ou une tâche inhabituelle sur le corps, directement il est conseillé d’aller au centre de santé le plus proche pour être diagnostiqué et recevoir des médicaments gratuitement.

A lire : Burundi: La population sévit de la malnutrition

Dans son évolution, la maladie de la lèpre commence par une phase primaire qui est le pauci-bacillaire, ensuite la seconde phase est appelée multibacillaire et enfin la dernière est le degré d’invalidité.

Pour la phase pauci-bacillaire, il y a apparition d’une ou deux tâches ou signes quelconque inhabituels sur le corps d’une personne et il n’est pas contaminant. Et dans ce cas, si rien n’est fait, les mêmes tâches se développent pour être au nombre de cinq et cette fois-ci, la seconde phase entre en jeu qui est le multibacillaire.

La phase multibacillaire est grave et c’est là où la personne peut contaminer les autres et aussi les complications vont commencer à apparaître comme des lésions cutanées, hypochromiques ou rougeâtres accompagnées d’une atteinte des nerfs périphériques se traduisant par un déficit sensoriel et moteur des mains, des pieds et de la face. C’est dans ces trois dernières parties que le médecin peut partir pour diagnostiquer la maladie. Ici dans cette phase, si la maladie est déjà diagnostiquée et que le malade a bien pris ces médicaments prescrits, certaines complications peuvent être corrigées thérapeutiquement.

La phase dite “degré d’invalidité” est une phase où les médecins ne peuvent pas faire grand-chose sur le patient parce que certaines parties du corps se coupent lentement. Pour cette phase, on soigne toutes les plaies du malade et parfois il y a des risques que certains deviennent handicapés par suite de ces pertes des membres du corps.

Quant aux facteurs favorisant la maladie de la lèpre, M. Ntibarufata a élucidé que la lèpre est causée par la promiscuité; le manque de l’hygiène collective ou même individuelle ainsi que la malnutrition.

Une maladie qui se soigne par la Polychimiothérapie (PCT)

Pour la procédure de guérison de la maladie, M. Ntibarufata a expliqué qu’on commence par une détection précoce de la personne. Tous les signes insensibles qui sont sur le corps doivent être examinés pour connaitre la phase de la maladie de la lèpre. Après cette détection, l’étape suivante est l’octroi des médicaments de polychimiothérapie suivant l’état de la personne et cela peut prendre presque une année de prise de médicaments pour le patient. Cette prise de médicaments est supervisée par les prestataires de la santé ou par une personne formée par le MSPLS  sur cette maladie.

Précisons que les personnes atteintes par la lèpre sont des personnes comme tant d’autres, ils ne doivent pas être discriminés dans les familles. Ou même subir des menaces comme quoi ils peuvent contaminer les proches, car le premier mois de la prise de médicaments peut bousculer le virus et la personne ne peut pas contaminer, a signalé M. Ntibarufata.

A lire aussi : Un dépistage précoce de la lèpre peut prévenir les infirmités et diverses complications

Blandon Uwamahoro

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