Evariste Ndayishimiye, le vendredi 28 janvier 2022, a salué la décision du président américain Joe Biden de lever l’état d’urgence concernant la situation au Burundi. Il apprécie également la levée des sanctions prises contre certaines personnalités burundaises, membres du gouvernement. Il invite les autres diplomates à emboîter le pas des Etats Unis, pour un réchauffement des relations.
Dans son discours à l’occasion de l’échange de civilités avec le corps diplomatique et consulaire accrédités au Burundi, ainsi qu’avec les représentants des organisations internationales, Evariste Ndayishimiye insiste sur la redynamisation des relations diplomatiques.
Le gouvernement burundais a entrepris des démarches pour de bonnes relations avec ses partenaires, dit Ndayishimiye, rassurant qu’en conséquence, le pays se fait «de nouveaux amis avec lesquels il a signé différents accords”. Ces sanctions ont été prises par Barack Obama en 2015, suite à la crise politique déclenchée par le troisième mandat de feu président Pierre Nkurunziza.
Depuis le 30 octobre 2015, le Burundi était exclu des accords d’AGOA et quatre hauts gradés de l’armée et la police burundaise étaient interdits de fouler le sol américain. Tous les 4 étaient, aux yeux du gouvernement Obama, source de la cristallisation de la crise sécuritaire.
Biden apprécie l’amélioration du climat politico-sécuritaire
Selon la Maison-Blanche, la situation qui avait donné lieu à la déclaration d’état d’urgence nationale, “s’est considérablement améliorée depuis l’année dernière après le transfert de pouvoir à la suite des élections de 2020 et la poursuite des réformes par le nouveau président, Evariste Ndayishimiye”.
Le 18 novembre, dans un décret, le président Biden a annoncé: «Je mets fin par la présente à l’état d’urgence nationale déclaré sur le Burundi dans l’ordonnance exécutive 13712 du 22 novembre 2015». Pourtant, l’Union Européenne maintient ses sanctions qu’elle avait prise dans les mêmes circonstances, en dépit de l’appel à leur levée, depuis longtemps lancé par Gitega.
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La situation des droits de l’homme s’est améliorée
En 2015, la décision était motivée par le bafouement de libertés politiques par le gouvernement. Ce dernier était aussi reproché d’empêcher les partis d’opposition de tenir des meetings et de faire campagne pendant le processus électoral. Poursuivant, Barack Obama accusait la police et les jeunes proches du pouvoir, d’une violence qui a conduit à l’exode de 200 000 personnes .
De telles accusations ont fait que la commission nationale indépendante des droits de l’homme, CNIDH, perde son statut du groupe A, pour le récupérer vers la fin de l’année 2021. Avec cette avancée, les réfugiés continuent de rentrer. Aussi, Gitega et Kigali réchauffent leurs relations bilatérales.
Une bouffée d’air pour le gouvernement
Une des quatre personnalités visées par les sanctions de Washington est le Premier ministre, CPC Alain Guillaume Bunyoni. Il était ministre de la Sécurité Publique à l’époque. Les sanctions étaient constituées du gel des avoirs, restrictions de voyage, …
Ces sanctions frappaient également le général Godefroid Bizimana, le chargé de missions de la Présidence, et directeur général adjoint de la police en 2015. Les deux autres étaient les généraux Godefroid Niyombare (ex-chef d’état-major de l’armée) et feu Cyrille Ndayirukiye (ex-ministre de la Défense), qui avaient participé activement à la tentative de coup d’État du 13 mai 2015.
Signalons que le président Ndayishimiye, a participé et tenu discours à la 76ème session de l’assemblée Générale des Nations unies à New York, après plus de dix ans d’absence du président burundais dans ces assises. Quant à Gervais Ndirakobuca, ministre de l’Intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique, il reste sous les sanctions de l’Union Européenne.
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Eric Niyoyitungira