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Burundi : énergie domestique, une entrave pour la gestion durable de l’environnement

La consommation d’énergie est considérée comme l’une des principales sources de pollution et de dégradation de l’environnement impactant négativement au développement économique du pays. La sensibilisation et la conscientisation pour une utilisation efficiente de l’énergie notamment domestique, est nécessaire pour une meilleure protection et une gestion durable de l’environnement.

Le bois est l’un de combustible de cuisson des aliments. Brulé dans un foyer à trois pierres, il présente des inconvénients majeurs à savoir la consommation excessive de combustible, de dégagement de fumées nocives et la destruction du couvert végétal à grande échelle, dixit Louis Nahimana, professeur de l’université du Burundi dans la faculté des sciences.

Selon l’enquête menée par l’OMS en 2014, la fumée des cuisinières à bois tue 4 millions de femmes et enfants chaque année. Et l’émission des fumées  est à l’origine d’environ 18 à 25 % des changements climatiques.

Pour pallier ce problème, Mme Nahimana explique que des projets appuyés par des ONG, font la promotion de production de foyers améliorée modelée « Bika Igiti » (conserve le bois) en vue de contribuer à la cuisson propre.

L’entreprise ECOSI propose des solutions abordables et efficaces aux problèmes de cuisson à travers la conception des foyers améliorés, leur fabrication ou installation, ainsi la formation à leur production et utilisation.

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Les foyers améliorés une réponse à la rareté de bois

Adoption des foyers améliorés est une voie obligée pour répondre  à la rareté du bois, explique Louis Nahimana. La conversation radicale du système de cuisson des foyers à trois pierres vers les foyers améliorés, devrait passer par une ferme volonté politique d’amélioration de gestion de l’énergie de cuisson à tous les niveaux, ménages, restaurants et communautés.

Ce professeur d’université ne souligne que le foyer « Izikonyaryo » est un foyer hautement amélioré par rapport au foyer classique « Biki Igiti » bien connu au Burundi.

Le foyer « Izikonyaryo » est un foyer plus performant car la combustion est complétée en plus la chemise autour du foyer permet une récupération de l’énergie ce qui rend le foyer plus économique.

Jacques Nkengurutse, professeur de l’université du Burundi au département de la biologie, explique que les causes principales de la déforestation. Il s’agit du feu de brousse pour éclaircir les pâturages d’un bétail pléthorique ;  et l’installation des cultures comme facteur déterminant de la déforestation.

Grâce aux efforts consentis par le gouvernement à travers le programme national de reboisement et d’autres initiatives de ses partenaires, la couverture forestière nationale était de 276 milles ha en 2015.

M. Nkengurutse précise que pour satisfaire les besoins en bois de la population, il faut reboiser 1 031 000 ha égaux à 38,18% du territoire national. Ce qui est impossible d’où la nécessité de rechercher d’autres solutions préservatrices de nos forêts. Et par ailleurs d’adapter des technologies économes d’énergie et adopter des énergies alternatives au bois.

« Le bilan énergétique montre que le bois a contribué à 95% aux besoins en énergie de la population burundaise. Les techniques et outils moins consommateurs d’énergies   ne peuvent pas à elles seules endiguer le rythme de la déforestation mais la nécessite d’adopter d’autres sources énergétiques au bois », a insisté- t-il Jacques Nkengurutse.

Il recommande à la population burundaise de l’utilisation du gaz car il présente des avantages comme la propreté dans la maison, économie du temps de cuisson, économie financière et préservation de nos forêts.

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Pacifique Gahama

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